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Mélenchon : un "mythe révolutionnaire" pour The Economist et The New York Times
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Pour la presse anglo-saxone l'agitateur de foules est un atout pour la gauche.

The Economist consacre un court article à Jean-Luc Mélenchon, dans lequel il propose une analyse de sa stratégie politique et de celle de François Hollande. Pour l'hebdomadaire britannique, même si François Hollande peut monter par moment qu'il a le "sang chaud" comme lorsqu'il a déclaré que le monde de la finance était son "ennemi" lors de son discours du Bourget, il est plus souvent perçu comme un homme normal et de modération, face aux "extravagances" de Nicolas Sarkozy. Ce qui ne le rend pas très inspirant. 

"Se pourrait-il alors que Jean-Luc Mélenchon soit en train d'accomplir le travail passionnel pour Monsieur Hollande ?"se demande The Economist. Le leader du Front de Gauche est présenté comme un homme qui sait exciter les foules, avec "ses poings levés" ou ses "reprises de l'Internationale à la fin de chaque meeting".

Clémentine Autain a affirmé que le Front de Gauche appellerait à voter pour le candidat de gauche au second tour, note l'hebdomadaire. Ce qui pourrait donc amener un bon réservoir de voix à François Hollande, notamment les électeurs qui d'habitude s'abstiennent et se sont laissé convaincre par Jean-Luc Mélenchon.  Il pourrait donc être l'atout de François Hollande, lui ramenant au second tour le vote des "désillusionnés" de la gauche.

Ce soutien ne sera pas sans contrepartie, prévient néanmoins The Economist, qui envisage deux scénarios : soit un deal pour les élections législatives entre Front de Gauche et PS, ce qui  est le plus souhaitable.  Soit une inflexion programmatique de François Hollande. Sachant que le Front de Gauche propose quelques mesures qui vont demander de très longues négociations, comme la hausse du Smic où la sortie de l'Otan, prévient l'hebdomadaire.

De son côté, le New York Times consacre un long portrait au candidat du Front de Gauche, revenant sur les grandes étapes de sa carrière politique mais aussi de sa campagne.

"La foule du meeting de Lille hue chaque fois que son leader prononce le mot "riche" et applaudit quand il qualifie l'extrême droite de 'racistes professionnels'". Mais ne "ressent aucune nostalgie pour l'Union soviétique", veut rassurer le quotidien.

Selon le NYT, "cet amoureux de philosophie convainc son électorat avec son humour brillant, et son érudition" "Descendant de mai 68", il a su profiter de la crise pour ranimer la gauche de la gauche, note encore le quotidien. Son succès montre également "la forte influence du mythe révolutionnaire en France".

Le journal ajoute aussi que le candidat du Front de gauche s'oppose à la candidate du Front National mais partage avec elle la critique de la mondialisation. Et  ils pourraient réunir sur leurs noms 30% de l'électorat.

En restant relativement neutre dans la forme, le NYT ne manque pas de rappeler que Jean-Luc Mélenchon a défendu la répression chinoise au Tibet, a des sympathies pour Hugo Chavez et qu'il n'a pas hésité à dire des Etats-Unis qu'ils étaient "le premier problème du monde".

Pour le journal américain, Mélenchon fait figure de porte-parole contre les riches et l'inégalité,  d'autant plus aidé par la crise, et sa popularité "reflète l'influence énorme du mythe révolutionnaire dans la politique française". Jusqu'où ira le mythe ? En tout cas, pour cette fois, ce n'est pas la presse anglo-saxonne qui nous le dira.

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