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"Pour lui, soit vous êtes voilée, soit vous êtes violée" : le récit glaçant d'une accusatrice de Tariq Ramadan
©MEHDI FEDOUACH / AFP

#BalanceTonPorc

Henda Ayari est la première femme à avoir porté plainte contre Tariq Ramadan. Elle raconte au Parisien sa rencontre avec le théologien suisse.

Cheveux lâchées et maquillage soigné, Henda Ayari raconte 5 ans après son calvaire. Divorcée d'un salafiste, elle se retrouve en 2010, sans travail ni revenu et perd la garde de ses trois enfants. Sur Facebook, une assistante de Tari Ramadan la contacte, puis lui-même. "Il m’a apporté les réponses que je cherchais" explique-t-elle aujourd'hui au Parisien.

Ce n'est que l'année suivante que la situation dérape. Elle a alors retrouvé la garde ses enfants et poste une photo d'elle sans voile et avec du rouge à lèvres. "Vous cherchez à susciter le regard des hommes. C’est un péché" lui reproche Tariq Ramadan. "Ensuite, il est devenu plus intime dans la discussion" poursuit la jeune femme. "Ce n’était plus le savant mais l’homme qui parlait. Je pensais ne pas parler au vrai Ramadan. Pour me prouver que c’était bien lui, il s’est mis sur l’application Skype, filmé par sa webcam. J’étais émerveillée. Je le trouvais séduisant, beau. J’étais tellement flattée qu’il s’intéresse à moi. Il m’a demandé mon numéro et m’a proposé de nous voir quand il viendrait à Paris."

Confiante, elle le rencontre en mars 2012. "Je ne me suis pas méfiée, j’étais en confiance, j’ai fait une erreur. C’était comme si j’allais voir un grand frère" explique-t-elle. "Quelques minutes plus tard, il m’a embrassée, et je me suis laissé faire, je n’ai pas honte de le dire. Puis il s’est littéralement jeté sur moi. Alors le conte de fée s’est transformé en cauchemar, le prince charmant en monstre" poursuit-elle en alignant les détails sordides. "Il m’a étranglée très fort, si fort que j’ai pensé que j’allais mourir. Il m’a giflée, car je résistais. Il m’a violée. Je me suis sentie en extrême danger. Il m’a insultée : « j’étais venue pour ça, je méritais ça, je l’avais cherché ». Je n’avais qu’à porter le voile, sinon j’étais une prostituée."

Sous l'emprise et se sentant coupable, elle reverra plusieurs fois l'homme. "Il voulait que je sois son esclave sexuel. « Tu viendras à Paris, je te donnerais de l’argent pour tes trajets. On pourra se voir tous les quinze jours. J’aime les filles qui ont du caractère, cela m’excite. »" La relation finit par s'envenimer. "Quand je lui ai fait part de ma volonté de porter plainte, il m’a menacée de représailles (…) Il a menacé de s’en prendre à mes enfants." Et d'expliquer désormais sa démarche : "Je me considère comme une femme musulmane. Et j’en suis fière. Une musulmane qui respecte les lois de la République. Je devrais me taire parce que Tariq Ramadan utilise l’islam pour assouvir ses pulsions sexuelles ? Non. Pour lui, soit vous êtes voilée, soit vous êtes violée."

Le théologien a réagi aux accusations dans un communiqué : "La calomnie est toujours répréhensible. Les allégations infondées ne doivent jamais prendre la place de la vérité. Ces accusations sont simplement fausses et trahissent tous les idéaux pour lesquels je me suis battu et auxquels j'ai toujours cru."

Lu sur Le Parisien

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