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L'armée américaine malade de l'Afghanistan
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Mad Men

Le soldat américain responsable du massacre de seize civils en Afghanistan vient d'une base militaire de l'Etat de Washington. La nouvelle du drame y a été accueilli avec fatalisme, alors que les soldats peinent à y obtenir des soins psychiatriques.

La base militaire Lewis-McChord (Etat de Washington), est connue pour être l'une des plus problématiques de l'armée, rapporte le site du Los Angeles Times.L'affaire du sergent qui a tué sans raison 16 civils afghans dans le sud de l'Afghanistan le 11 mars vient s'ajouter à une longue liste de suicides, de meurtres, et autres délits commis par des soldats issus de cette base.

Avec plus de 60 000 employés militaires et civils, c'est la plus grande base militaire de la côte Ouest et l'un des principaux fournisseurs de troupes d'infanterie pour l'Irak et l'Afghanistan.

Cette base avait défrayé la chronique lorsque plusieurs de ses soldats ont été condamnés pour avoir tué des Afghans pour le plaisir (entre janvier et mai 2010). Douze soldats issus de la base se sont suicidés l'année dernière et un vétéran d'Irak âgé de 24 ans a abattu un ranger du parc national du Mont Rainier au début de l'année.

Une enquête a révélé en février dernier que des centaines de diagnostics de stress post-traumatique avaient été infirmés par le service de psychiatrie du Madigan Army Medical Center, l'hôpital de la base, dans certains cas pour faire des économies. Certains soldats ont déclaré avoir eu beaucoup de mal à obtenir de l'aide, car la base s'emploie essentiellement à préparer les troupes pour les envoyer au combat.

A la base Lewis-McChord, l'annonce du massacre a été accueillie avec fatalisme : "C'est surprenant mais ce n'est plus un choc", confie Jorge Gonzalez, le directeur de GI Voice, une association de vétérans qui demande l'amélioration des soins psychiatriques pour les soldats.

Les hôpitaux militaires sont débordés par l'afflux de soldats qui reviennent d'Irak et d'Afghanistan en ayant besoin d'aide. A l'hôpital militaire Madigan, les consultations pour troubles du comportement sont passées de 93 000 en 2009 à 101 000 en 2010 et ont encore augmenté en 2011.

"Je leur ai dit que je ne pouvais pas dormir et ils m'ont donné des conseils basiques comme : 'Ne buvez pas trop de caféine avant d'aller vous coucher.' Quand je leur ai dit que je pensais être en train de perdre la tête, ils n'ont eu que des brochure a me proposer", confie Greg Miller, un ancien de la base qui a servi en Irak, qui a récemment été libéré de ses obligations militaires.

Conséquence de ce mauvais suivi psychiatrique : le sergent arrêté en Afghanistan recueille une certaine sympathie à Lewis-McChord : "Ce qui s'est passé est atroce. En même temps, c'est déprimant de voir l'opinion publique, l'armée et le président s'en prendre comme ça à ce soldat qui a servi notre pays pendant trois missions", déclare une femme de militaire qui s'est battue pour obtenir des soins psychiatriques pour son mari.

Lu sur le Los Angeles Times

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