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Emmanuel Macron en appelle à une "refondation historique de l'Europe"
©Reuters

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Retour sur ce qu'il s'est dit pendant la conférence de presse commune d'Angela Merkel et Emmanuel Macron à Berlin.

Emmanuel Macron s'est rendu à Berlin aujourd'hui pour rendre visite à Angela Merkel pour son premier déplacement en tant que président. En cela, il perpétue une tradition pour les chefs d'Etat Français qui date des années 90. Après avoir été chaleureusement reçu par la chancelière Allemande et avoir discuté une heure avec elle, une conférence de presse commune était organisée. Traités européens, vision de l'Europe, du couple franco-allemand, de nombreux thèmes ont été abordés et les deux chefs d'Etat se sont plié aux questions des journalistes sur place

Dans cette allocution, c'est d'abord Angela Merkel qui a pris la parole pendant la conférence de presse commune avec Emmanuel Macron à Berlin. La chancelière allemande en préambule a rappelé que "Les intérêts de l'Allemagne sont étroitement liés à ceux de la France" et a rappelé l'importance et le rôle du couple franco-allemand. 

"J'ai pleinement conscience de notre responsabilité dans cette phase critique de l'Union européenne, de prendre les bonnes décisions. L'Allemagne ne se portera bien que si l'Europe se porte bien, et donc si la France se porte bien" a-t-elle déclaré. Puis la chancelière a précisé les thèmes qui ont été abordés pendant l'entretien avec Emmanuel Macron. Notamment 'la réciprocité commerciale", la continuité de la coopération en matière de défense et la nécessité de créer des emplois, "S'assurer que ces emplois perdurent. Nous avons des problèmes de chômage en Allemagne, et cette question est encore plus grave en France. Nous allons aller plus loin en matière de relation bilatérale, et nous allons organiser un conseil des ministres franco-allemand après les élections législatives. Nous voulons élaborer une feuille de route pour la construction de l'Union européenne. Nous allons devoir nous occuper du Brexit et la manière d'améliorer la zone euro et pour lui donner une nouvelle impulsion".

Une refondation historique de l'Europe

Emmanuel Macron a embrayé d'abord en remerciant la chancelière de l'accueil chaleureux qui lui était fait et a assuré qu'il ne voulait "ni d'une relation de chantage, ni d'opposition mais de confiance". Le président français assure ne pas avoir "oublié le message d'inquiétude, de colère et d'insatisfaction du peuple français" et appelle à une refondation "historique de l'Europe".

" Je suis devant vous, heureux de pouvoir représenter la France mais avec une lourde tache à accomplir. La première c'est de mettre en place les réformes dont la France à besoin. La France est aujourd'hui le seul grand pays de l'UE qui n'a pas réussi à vaincre le chômage de masse. Ensuite, il y a la nécessité d'avoir une Europe moins bureaucratique et une Europe qui protège davantage. Le droit d'asile commun, la directive travailleurs détachés, la réciprocité commerciale sont autant de sujets qui auront un impact sur la vie de nos concitoyens. L'autre chantier, ce sont nos projets bilatéraux : la relation en matière économique, fiscale, éducative, de sécurité, de Défense extérieure et de politique internationale. Ce sont des sujets d'extrême importance sur lesquels des réformes seront conduites", a expliqué Emmanuel Macron. Ce dernier a également évoqué la création d'une "feuille de route franco-allemande pour pouvoir avancer dans les prochaines années sur ces sujets" a déclaré Emmanuel Macron.

Couple franco-allemand

Questionné sur sa vision du couple franco-allemand, Emmanuel Macron répond que "nous sommes à un moment historique de l'Europe. Il y a la montée des populismes qui est la conséquence directe de populations qui doutent. Je crois à la refondation historique, donc je crois à la confiance réciproque. Il faut que chacun croit à ce qu'il a à faire. Mme la chancelière a à accomplir un travail de conviction auprès de son opinion publique. Mais nous avons besoin d'une vraie refondation historique de l'Europe. L'un des axes forts de mon mandat sera d'avoir une politique forte, intense, responsable entre la France et l'Allemagne, de restaurer une confiance pleine et entière. Notre devoir est d'organiser un acte de refondation de l'Union européenne"

Des chefs d'Etat qui rêvent encore d'Europe

Emmanuel Macron demeure un sympathisant de l'Europe comme à l'image de sa campagne et a réaffirmé sa volonté " de mettre en œuvre des mesures pour redonner confiance en l'Union Européenne" car sans elle " nous n'aurions ni la paix, ni la liberté, ni la prospérité. À oublier ce trésor passé nous risquons de le mettre en péril. Cela nous oblige à le remettre en perspective".

Angela Merkel de son côté est également allé dans le sens d'Emmanuel Macron : "La magie ne pourra durer que s'il y a des résultats. C'est cela qui guide nos actions. Le président a dit hier que ce qu'il souhaitait est que les gens en France soient de nouveau optimistes, heureux. Je suis entièrement d'accord avec cela".

Traités européens

Sur les traités européens, la chancelière explique qu'elle a, avec son homologue "brièvement évoqué le sujet" et qu'il est "possible de modifier les traités si cela a du sens". La chancelière assure "Nous devons renforcer la zone euro. Ce n'est pas quelque chose qui doit être seulement négocié sur le plan intergouvernemental. S'il faut les modifier, je serais tout à fait prête à le faire. Mais nous devons dire pourquoi nous devons les modifier". Emmanuel Macron de son côté se voulant rassurant a expliqué "qu'il n'y aura pas de tabou" et que les traités pourront être modifiés "si nécessaire".

"Une Europe qui protège mieux"

Enfin, interrogé sur la possibilité de mettre en place un "Buy european act" qui viserait à favoriser l'achat de produits européens, Emmanuel Macron a expliqué souhaiter avoir une Europe "qui protège mieux et que nous ayons moins de naïveté". "Aujourd'hui l'Europe défend moins bien ses entreprises et ses travailleurs que les Etats-Unis, mais je crois au libre-échange. On a le droit de le croire sans être naïf. Sur les politiques d'achat public, je souhaite que nous imposions la réciprocité. Je pense que c'est du pragmatisme" entérine-t-il. 

Et à Angela Merkel plus prudente de conclure : ""Il y a des différences dans nos points de vue. En ce qui concerne nos relations commerciales et l'élément de réciprocité, je considère que cela est tout à fait envisageable. Je crois que ce qu'a dit le président est important. Nous devons avoir un cadre juridique harmonisé. Nous avons des points communs, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire. Mais nous avons très bien démarré.

Lu sur Le Figaro

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