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Hollande sur Sarkozy : "Trop de mots, pas assez d’actes"
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Littérature politique

François Hollande publiera ce jeudi son livre "Changer de destin", dont des extraits sont déjà disponibles.

François Hollande livre ses impressions et ses projets. Son livre, intitulé Changer de destin, sortira ce jeudi. Le candidat socialiste à la présidentielle égratigne au passage son adversaire Nicolas Sarkozy.

"Il fait en effet partie de ces personnalités qui parlent plus qu'elles n'écoutent. Qui préfèrent les soliloques aux dialogues. Je comprends qu’il se soit lassé de ce qu’il jugeait comme une perte de temps. Il a eu tort. La concertation avec l’opposition est un bon principe de gouvernement. J’ai débattu à la télévision à quatre reprises avec lui. J’attends la cinquième. Si elle vient, elle sera la plus décisive. J’ai gardé de ces échanges le souvenir d’un homme énergique et vif rempli d’une certitude. La sienne ! Dût-il en changer régulièrement. Il est sûr de son fait, même si les faits le démentent souvent. Il ne parle pas. Il plaide, c’est une rhétorique de l’évidence. Si vous ne l’approuvez pas, vous êtes dans le déni. Il a inventé un style fait de perpétuels mouvements et de dénonciation d’un adversaire chaque fois différent, mais qui relève du même traitement : la stigmatisation." écrit-il. Il résume le quinquennat de Nicolas Sarkozy de manière assassine : "Trop de mots, pas assez d’actes".

Il envisage son quinquennat différemment : "Mon rôle ne consistera pas à squatter ou à phagocyter par les moyens les plus incongrus, par les annonces les plus factices les journaux télévisés en remuant l'air volatil de la communication" écrit-il.

Le candidat socialiste n’est pas tendre non plus avec son adversaire centriste. Il salue le combat de Bayrou contre la dette mais "pour le reste, quel brouillard !". Il salue en revanche la candidature de Jean-Luc Mélenchon estimant son "indignation devant les cruautés du système" utile.

Il estime que la campagne électorale "s’annonce rude". "Les coups déjà ne manquent pas et les fiches élaborées en haut lieu sont répétées avec célérité par des éminences inquiètes de perdre leur hochet après dix ans de droite au pouvoir", écrit-il.

François Hollande fait aussi référence aux grandes figures politiques du XXe siècle : "Je suis de la génération Mitterrand. J’en suis fier, même si j’ai parfois pris mes distances. Mon engagement n’a pas varié. Entré tôt dans les combats de la gauche, j’y suis resté fidèle, tout en sachant que sa pérennité suppose un perpétuel renouvellement.

Mais je le confesse aussi, j’ai regardé, avec respect, malgré ma méfiance, le général de Gaulle. Il était l’homme qui avait relevé la France tombée au fond de l’abîme, le président qui rêvait d’une nation réconciliée autour de la fierté, de l’audace et de l’indépendance, l’homme d’Etat qui confondait sa personne et le destin national.

Autant que la gauche, peut-être plus, c’est la droite qui l’a mis en échec en 1969. Elle ne voulait plus de sa grandeur, qui heurtait ses intérêts. Depuis, l’héritage gaulliste a été dilapidé. Ce qu’il en restait a été jeté par-dessus bord en 2007. Le Général était sorti du commandement militaire intégré de l’Otan, on y est entré. Il voulait la participation, on l’a oubliée. Il avait dit que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille, on a laissé triompher les marchés financiers.

Pourtant beaucoup de Français demeurent encore sensibles à son sens de l’honneur. Et son souvenir nous est précieux, dans cette période où seuls le sursaut, l’effort, le dépassement peuvent nous aider à surmonter la crise et nous affranchir du pouvoir illégitime de la finance."

Lu sur Le Nouvel Observateur

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