"Souffle du dragon" : une nouvelle drogue des voleurs utilisée à Paris et en Île-de-France ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
"Souffle du dragon" : une nouvelle drogue des voleurs utilisée à Paris et en Île-de-France ?
©Wikipédia commons

Sans défense

Il s'agit d'un mélange d’atropine et de scopolamine, qui a été utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale par les nazis comme sérum de vérité.

Ayant plusieurs appellations ("souffle du diable", "souffle du dragon", "poudre zombie" ou encore "baiser du sommeil"), cette nouvelle drogue serait utilisée par des voleurs à Paris. Il s'agit d'un un mélange d’atropine et de scopolamine. Une mixture très répandue en Colombie.

La scopolamine est issue du datura, "une plante à longues fleurs mauves ou blanches qui pousse notamment en France" et est "utilisée comme médicament contre le mal des transports", explique à 20 Minutes, Laurent Karila, psychiatre addictologue à l’hôpital Paul Brousse (AP-HP) et porte-parole de SOS Addictions. À forte dose, ce produit sous forme de poudre "provoque d’intenses hallucinations délirantes, une perte de contrôle, une amnésie, des crises d’épilepsie et une dépression respiratoire", souligne-t-il. En outre, ce stupéfiant a été utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale par les nazis comme sérum de vérité.

"Soumission totale"

En 2015, deux femmes d’origine chinoise usaient de ce breuvage pour dérober les passants (souvent des femmes âgées ou asiatiques) dans les rues de Paris. Elles les abordaient sous prétexte de demander leur chemin, puis les isolaient et leurs faisaient respirer "le souffle de dragon". Complétement soumises aux ordres des deux femmes, les victimes leur donnaient volontairement leurs bijoux et argents qu'elles gardaient à leur domicile. "Parfois, pour un montant avoisinant plusieurs milliers d’euros", souligne 20 Minutes.

En septembre, les policiers ont interpellé ces deux femmes dans le quartier de Goncourt (10e arrondissement), les ont placées en garde à vue puis ont procédé à la perquisition de leur chambre d’hôtel, à Villepinte en Seine-Saint-Denis où ils ont notamment trouvé du matériel pharmaceutique et des produits. Les enquêteurs ont également trouvé leur complice. Il est soupçonné d’avoir préparé ce fameux "souffle du dragon" à l’aide de scopolamine. Selon une source judicaire, les deux femmes ont bénéficié d’un non-lieu. Quant à leur complice, il a comparu devant le tribunal correctionnel de Paris, le mercredi 11 janvier 2017.  

Depuis cette affaire, un autre groupe de Chinois - soupçonnés d’avoir volé deux personnes de la même façon - a été arrêté à l’aéroport de Roissy.

>>> À lire aussi : Quelques conseils sur l'attitude à adopter lorsqu'on se retrouve face à un cambrioleur, un braqueur ou un agresseur

"Un produit peu répandu dans la capitale"

Cette drogue ce repend-t-elle vraiment en Île-de-France ? "C’est un phénomène difficile à appréhender", a expliqué une source policière à 20 Minutes, précisant par ailleurs que plusieurs affaires similaires "sont en cours". Une autre source proche des stups a avoué que ce "produit qui reste peu répandu dans la capitale".

In fine, la Midelca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) contactée par 20 Minutes déclare qu'"il n’y a pas de circulation de scopolamine en France, ni ailleurs en Europe. Et il n’y a pas de notion actuellement de développement de l’usage de cette substance en Ile-de-France."

Lu sur 20 Minutes

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !