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Une opération anti-ETA vire à l'imbroglio après l'arrestation de membres de la société civile
©Reuters

Mauvais timing

Des militants de la société civile, arrêtés dans la nuit, assurent qu'ils étaient présents pour "détruire des armes" de l'ETA.

Tout commençait pourtant comme une opération classique. "Cinq personnes, dont au moins une femme, ont été interpellées, ce vendredi soir, lors d'une opération policière franco-espagnole contre l'organisation séparatiste basque ETA, à Louhossoa, près de Bayonne", apprenait-on dans la nuit. "Des armes ont également été saisies par des enquêteurs de la police judiciaire française, assistés de policiers de la Guardia Civil espagnole", indiquaient alors des sources proches du dossier interrogées par les agences de presse.

Mais ce samedi, l'affaire tourne à l'imbroglio. En effet, les 5 personnes interpellées ne seraient pas des militants de l'organisation terroriste basque, mais des membres de la société civile. Circulent les noms du dirigeant du mouvement écologiste Bizi !, Jean-Noël Etcheverry, de l’ancien président de la chambre d’agriculture du Pays basque, Michel Berhocoirigoin, d’un coopérateur viticole dans l’appellation basque Irouléguy, Michel Bergougnan, et de la journaliste Béatrice Haran-Molle.

Que faisaient-ils là ? La réponse est peut-être à trouver dans les paroles du président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme (LDH), Michel Tubiana. Joint au téléphone par Le Monde dans la nuit, l’avocat a expliqué qu’il n’était pas présent sur les lieux lors de l’intervention mais qu'il aurait dû y être pour participer à "une démarche volontaire d’ETA de se désarmer". Les armes saisies devaient être "neutralisées", avant d’être "remises ultérieurement aux autorités françaises", assure-t-il.

Dans Le Figaro, Me Tubiana précise qu'il "y a un blocage total du processus de désarmement de l'ETA, un blocage qui vient du côté des gouvernements français et espagnol. Plusieurs membres de la société civile ont voulu relancer ce processus, en procédant à une première destruction d'armes".

"Cette opération policière est manifestement politique" et une "volonté des gouvernements français et espagnol de transformer une démarche volontaire en une prise", estime-t-il. A l'inverse, pour le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, qui a publié un communiqué dans la nuit, l’interpellation des cinq personnes est "un nouveau coup dur porté à ETA".

Plusieurs mouvements nationalistes ont de leur côté affirmé que "les polices française et espagnole ont empêché la destruction des armes".

Lu dans Le Monde

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