10 ans de prison pour le buraliste qui avait abattu son cambrioleur

10 ans de prison ferme, 3 de plus qu'en première instance. C'est le verdict auquel à été condamné en appel le buraliste du Tarn qui avait tué un cambrioleur de 17 ans en 2009.

Agé aujourd'hui de 59 ans, Luc Fournié a vu sa vie basculer le 14 décembre 2009. Vers 2h30 du matin, il avait tué d'un coup de fusil de chasse un lycéen de 17 ans, Jonathan, qui s'était introduit par effraction dans son bureau de tabac de Lavaur (Tarn) avec un de ses amis, Ugo, lui aussi mineur. Quatre jours auparavant, il avait constaté que les barreaux d'une fenêtre de son bar-tabac avaient été sciés, et après avoir prévenu les gendarmes de Lavaur, avait mis en place un système d'alarme artisanal pour pouvoir ceuillir les visiteurs indésirables. Il avait décidé de dormir sur un lit de camp, au rez-de-chaussée, armé d'un fusil.

Pendant les trois jours du procès, Luc Fournié a plaidé la légitime défense, une thèse écartée par l'avocat général, qui a donc été suivi par la cour d'assises. L'avocat général Jean-Marc Chazottes avait requis cinq ans de prison éventuellement assortis de sursis, devant les assises de Haute-Garonne, plus tôt dans la journée.  La cour a écarté la légitime défense, jugeant qu'il y avait une "totale disproportion" dans la riposte de Luc Fournié.

"Je ne suis pas un meurtrier, je n'ai jamais voulu tuer personne", s'est défendu Luc Fournié mercredi à l'ouverture de son procès en appel. En première instance, il avait été condamné à sept ans de prison pour le meurtre du cambrioleur.

Jugeant le verdict en appel "absolument aberrant, incompréhensible", Me Georges Catala, avocat de la défense, a indiqué son intention de se pourvoir en cassation.

Pour Me Simon Cohen, avocat des parties civiles, la cour a au contraire "refusé ce glissement dangereux de la légitime défense à l’autodéfense, que la force l’emporte sur le droit".