À l'assaut
Polémique sur François Bayrou et la primaire à droite : le camp Sarkozy persiste et signe
Le camp Sarkozy voit visiblement dans cette polémique un argument de poids.
Décidément, François Bayrou attise les passions. Une grande partie du débat de la primaire de la droite et du centre de ce jeudi 3 novembre était consacré au leader centriste. Nicolas Sarkozy a décidé d'en faire ses choux gras : pour lui, il serait grave et dangereux qu'Alain Juppé cherche le ralliement d'un homme qui a voté pour François Hollande en 2012. Le soir du débat, de nombreux candidats--ainsi que de télespectateurs sur les réseaux sociaux--se sont agacés qu'une question de politique électorale reçoive autant d'attention, par rapport aux sujets qui concernent les français.
Pourtant, ce matin, le camp Sarkozy persiste et signe, et continue de taper sur le tambour Bayrou.
"Il fait son marché sur la primaire qui ne le concerne pas, il dit qu'il n'est pas concerné par les règles. Tous ça est une tartufferie", a martelé François Baroin sur France Info ce matin. "Il y va pour reconstituer un centre, qui est en réalité un centre girouette qui ira à gauche ou à droite selon l'air du temps. (...) Il y a un vrai problème de fond et il y a une vraie stratégie politique. Il faut une ligne claire et nette", a répété celui qui serait le futur premier ministre de Nicolas Sarkozy. Il a d'ailleurs profité pour attaquer Alain Juppé, qui selon lui, n'a pas clairement défini sa relation avec le président du MoDem, bien que le maire de Bordeaux ait affirmé que François Bayrou ne serait pas son premier ministre.
Sur RFI, Éric Ciotti a lui aussi respecté la consigne de maintenir le cap anti-Bayrou mis en place depuis quelques jours. Le porte-parole de Nicolas Sarkozy fait de l'ancien président de l'UDF "un allié de la gauche". "Veut-on une alternance forte ou une continuité ?" Une chose impossible avec François Bayrou d'après lui, car "il nous imposera une politique molle".
"Le caractère stérile de cette polémique"
À l'inverses des sarkozystes, certains candidats ont déploré les longs échanges autour du soutien de François Bayrou à Alain Juppé, lors du débat.
"J'espère qu'au moins ce débat aura permis de nous sortir de cette séquence grotesque dans laquelle Nicolas Sarkozy a choisi de nous mettre tous pendant dix jours de parler matin midi et soir de Bayrou", a lancé Jean-François Copé sur BFMTV. "Ça n'a aucun sens. La vertu du débat d'hier a été de clore le caractère stérile de cette polémique", a-t-il conclu.
Interrogée par Radio Classique, Nathalie Kosciusko-Morizet a exprimé ses regrets : "Je reste un peu sur ma faim sur les thématiques abordées. Le débat sur Bayrou nous a fait perdre du temps", a-t-elle jugé. Pour elle, le débat "était intéressant parce qu'il y a eu beaucoup d'interactions entre les candidats".
François Bayrou, quant à lui, n'a pas voulu s'exprimer sur la question. A ce stade, le meilleur moyen de faire parler de lui est sans doute de se taire…
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