Primaire de la droite et du centre : les réactions des candidats et de la classe politique<!-- --> | Atlantico.fr
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Les sept candidats à la primaire de la droite et du centre s'exprimeront derrière des pupitres choisis par un tirage au sort.
Les sept candidats à la primaire de la droite et du centre s'exprimeront derrière des pupitres choisis par un tirage au sort.
©Capture d'écran TF1

Grand oral

Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, et Jean-Frédéric Poisson se sont affrontés ce jeudi 13 octobre avant le vote qui se tiendra les 20 et 27 novembre prochain.

Le premier débat des sept candidats à la primaire de la droite et du centre n'aura au final pas fait de surprise. Un format à l'américaine : chacun avec son podium, et des temps de parole bien délimités, et des modérateurs qui lancent des sujets et essayent tant que faire se peut de faire respecter le chrono. 

Chaque candidat aura martelé ses thèmes de campagne, et avec le style qui lui est propre. Nicolas Sarkozy sur sa ligne de droite dure. Alain Juppé sur sa ligne de droite modérée. Nathalie Kosciusko-Morizet parlant de "droite de progrès" et Bruno Le Maire de "renouveau". Jean-François Copé, se voulant toujours l'apôtre de la "droite décomplexée", aura commencé nombre de ses réponses en parlant des "gens" et de ce qu'ils veulent. François Fillon aura tenté de faire de sa sobriété un atout, faisant de lui un homme honnête et probe, qui fera ce qu'il a dit ; sa phrase en tant que Premier ministre sur la France "pays en faillite", si critiquée à l'époque, est devenue un badge de franc-parler. Bruno Le Maire, le seul homme à être venu sans cravate, aura parlé du "renouveau" qu'il veut incarner, parce qu'il est légèrement moins âgé que les autres candidats. Tout au plus Jean-Frédéric Poisson, n'ayant rien à perdre, aura détonné par son franc parler, affichant son indifférence par rapport à des débats comme la règle des 3% de Maastricht, jamais respectée par la France et dont l'échéance aura toujours été reportée à demain, ou la distinction entre "intégration" et "assimilation", ou refusant de rentrer dans la surenchère sur l'interdiction des signes religieux. 

Un débat qui ne risque donc pas de rebattre les cartes, étant donné que le positionnement politique de chaque candidat est clair et qu'il n'y a pas eu de surprise. 

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Les réactions

Après plus de deux heures de débat, plusieurs participants ont commenté à chaud leurs joutes verbales.


"Ce n’est pas à moi de dire comment ça s’est passé, c’est à vous, les journalistes" a lancé Nicolas Sarkozy, qui a tout de même évoqué un débat "bien animé" et "bien conçu".  "C’est un privilège de pouvoir parler 17 minutes devant des millions de Français", a estimé l'ancien chef de l'Etat. "J’ai essayé de l’utiliser du mieux que je pouvais, mais ce n’est pas à moi de porter de jugements là-dessus". Il a également souligné que les autres participants n’étaient "pas des adversaires",  mais qu'il il faudrait "rassembler et c’est ce que je ferai".

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Du côté de Bruno Le Maire, on a regretté le manque de temps de parole accordé aux candidats tout en reconnaissant que "ça fait partie du jeu, les règles sont les mêmes pour tous".  Le député de l'Eure a aussi taclé Nicolas Sarkozy et sa proposition de baisser massivement les impôts, "alors qu’il les avait augmentés pendant qu’il avait le pouvoir".

En très mauvaise position dans les sondages, Jean-François Copé a estimé après le débat qu’il allait "souvent plus loin qu’eux dans un certain nombre de domaines, je suis parfois un peu critique vis-à-vis de certaines de leurs idées", tout en insistant sur" le rassemblement indispensable, c’est l’intérêt de la France". Quant à François Fillon, il a estimé sur Twitter que "ce débat a montré qu'il n'y a pas deux candidats qui ont déjà gagné comme le système médiatique veut l'installer".

Dans les rangs des Républicains, on salue un évènement maitrisé. Pour Eric Ciotti, "ce débat a été un débat de qualité où chacun a pu exposer ses idées".

Pas du tout du même avis, Nicolas Dupont Aignan a qualifié le débat de pathétique. "Merci pour ce débat pathétique", ironise-t-il. "Désormais, les Français sauront pourquoi il ne faut pas voter Les Républicains". A l’extrême droite, Gilbert Collard a condamné un débat stérile : "La primaire des choristes médiatiques réduit la politique à un jeu télévisé de marchands de fruits et primeurs en annonces électoralistes !".

Sur iTélé, Florian Philippot a fustigé un débat qui "sur la forme ce débat était assez ennuyeux, et soporifique". Pour le numéro 2 du FN, les Français ont assisté à "un débat de boutiquiers", où sept candidats se sont affrontés "pour une virgule". Et d'ajouter : "On s'est souvenu à quel point les promesses de 2007 avaient été trahies ».

Ennuyeux, le mot revient également à gauche, où le ton devient volontiers sarcastique. "Pas de gagnant c'était très barbant. Ils sont tous d'accord sur le fond", a lâché Jean-Christophe Cambadélis. Sur RTL, le premier secrétaire du PS a fustigé "un programme de régression". Ancien ministre socialiste, Benoît Hamon a estimé que la droite faisait "du Thatcher" et "n'avait rien compris".

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PRÉCÉDEMMENT : 

23h28 : les conclusions ont eu lieu. Bruno Le Maire évoque le ras-le-bol des électeurs. Nathalie Kosciusko-Morizet demande aux électeurs de voter massivement et de ne pas laisser la primaire être "vérouillée". Pour Jean-Frédéric Poisson, la question essentielle : "la France a-t-elle vocation ou pas à rester une puissance moyenne?" Il signale que les candidats de ce soir ont fait de nombreuses propositions qui étaient déjà dans le programme de la droite en 1993, lorsqu'elle a remporté une très forte majorité. François Fillon : "ce que je demande à la majorité silencieuse, c'est de sortir de chez elle et de voter pour le candidat (...) en qui elle a le plus confiance. Je dis aux français : vous avez la possibilité de prendre le pouvoir, alors prenez-le." Jean-François Copé : pour les gens, "notre pays n'est plus commandé, plus dirigé, sans doute depuis François Hollande", mais la droite également n'a pas tenu toutes ses promesses. "Il faut réhabiliter la décision." Il réitère le fait qu'il veut gouverner par ordonnances dès son élection pour prendre tout de suite toutes les décisions, "comme le général de Gaulle" mais sans faire appel aux référendums (auquel le Général a fait appel également, comme lui a vite rappelé Nicolas Sarkozy). Alain Juppé, avec le dernier mot : "je suis prêt et déterminé. Faisons-nous confiance. (...) Je veux vous conduire sur le chemin de l'espérance." 

23h19 : petit moment insolite. Avec le chrono, les candidats se dépèchent pour finir leurs réponses. Le modérateur les rappelle "Ce sera pour une autre fois...ou une autre campagne."

23h10 : Jean-Frédéric Poisson, interrogé sur la distinction qu'il fait entre "intégration" et "assimilation", répond "je ne sais pas." On lui rétorque que ses six autres contradicteurs savent, il répond, ironique "J'apprendrai beaucoup en les écoutant." Et il prend l'exemple de la communauté juive. Sont-ils intégrés ou assimilés ? "Je ne sais pas." Il refuse donc ce débat. Il est rejoint par la suite par Bruno Le Maire, qui refuse de parler d'identité, qui "enferme", et préfère de parler de culture, et d'histoire. "En France, on aime l'histoire." "C'est cette culture qui fait notre force."

23h08 : surenchère encore une fois sur le regroupement familial, bien qu'Alain Juppé propose de durcir les conditions mais pas de l'interdire, signalement que les cas les plus dommageables sont liés aux mariages blancs et aux mariages gris, et que la lutte contre les mariages blancs serait plus profitable que l'interdiction du regroupement familial "stricto sensu". 

23h00 : François Fillon dit vouloir "rendre justice à Nicolas Sarkozy", ce qui rend l'ancien chef de l'État un peu hilare. Le débat est passé sur le thème de l'islam, avec une surenchère entre les différents candidats, à l'exception de Jean-Frédéric Poisson et Nathalie Kosciusko-Morizet, pour savoir quelles manifestations de la religion musulmane interdire.

22h56 : Jean-Frédéric Poisson : "je ne serai pas le chef d'État qui fera la police du vêtement." Pour lui, la laïcité de 1905 veut dire que l'État est neutre et donc protège la liberté religieuse.

22h55 : Bruno Le Maire propose que le port de la burka ne soit plus une contravention mais un délit, pour punir la récidive. Il propose d'interdire le port du voile dans les services publics. Pour lui, il faut combattre l'islam politique, "un combat d'une génération" qui passe également par "une révision de nos choix diplomatiques."

22h53 : Nicolas Sarkozy proclame que "la question n'est pas de savoir s'il y aura un autre attentat, mais quand." Il réclame donc l'internement des Fichés S les plus dangereux. 

22h34 : François Fillon assure que le président Hollande est un "manipulateur" : "Monsieur Jouyet est un menteur. Et je découvre que le président de la République, en plus d'être incompétent, est un manipulateur. J'ai honte pour mon pays quand je vois que le président se livre à des accusations médiocres (…) Quant aux journalistes, ils manquent de déontologie. Quand on voit ce qu’ils ont écrit, et ce qu'a déclaré François Hollande, on a honte des institutions".

22h30 : Nicolas Sarkozy évoque à son tour les affaires judiciaires : "Je n'ai jamais été condamné, mon casier judiciaire est vierge et depuis 5 ans, je suis le Français le plus observé, perquisitionné, interrogé. Résultat : 5 non lieux, des heures de télévision, de bassesses, de calomnies et finalement : rien. Si j'avais quoi que ce soit à me reprocher, je me lancerai vraiment dans cette campagne ?".

22h28 : Alain Juppé répond à une question sur son passé judiciaire : "Si les Français estiment que ma faute me disqualifie, ils ne m'éliront pas (…) La Cour d'appel a bien dit que je ne m'étais rendu coupable d'aucun enrichissement personnel et que je ne devais pas être un bouc émissaire. Je me suis représenté au suffrage des Français depuis, j'ai perdu deux fois et j'ai gagné trois fois. S'ils estiment que ma faute me disqualifie ils ne m'éliront pas".

22h18 : Jean-François Copé revient sur ses relations avec François Fillon : "Le temps a passé. En réalité depuis toutes ces années nous avons bien eu le temps de réfléchir à cette désastreuse période qui nous a divisés avant qu'on ne se retrouve. D'autant que d'autres épreuves m'ont amené à réfléchir beaucoup (…) La droite décomplexée que je propose depuis toutes ces années n'a pas varié et ces histoires sont complètement derrière nous et doivent nous servir de leçon".

22h13 : Nicolas Sarkozy évoque le référendum sur le traité européen : "Lors du débat face à Ségolène Royal, j'avais dit que je ne ferai pas de référendum (…) Je n'ai donc pas trahi ma promesse. On ne répond pas par oui ou par non à un traité qui a 250 articles". 

22h08 : Sur la réduction du déficit à 3 %, Alain Juppé explique qu'il se basera sur un rapport de la Cour des comptes en juin 2017 sur l'état réel des comptes publics. 

"Est-ce que c'est le premier problème de la France ? Non", estime au contraire Nicolas Sarkozy.

Jean-Frédéric Poisson ne "reconnaît pas la légitimité de la règles des 3% de Maastricht" : "Je ne suis absolument pas convaincu que la première inquiétude des Français soit l'endettement de la France".

22h01 : François Fillon : "La baisse de l'emploi public ne peut être faite que s'il y a augmentation du temps de travail chez les fonctionnaires, sinon les services ne seront plus rendus (…) Il y a plus de 5 millions de fonctionnaires en France, ce n'est plus tenable. La question de l'augmentation de leur temps de travail est primordiale", prévient l'ancien Premier ministre. 

21h55 : Nathalie Kosciusko-Morizet : "On n'est pas obligé d'être fonctionnaire pour être enseignant" estime NKM à propos des postes de fonctionnaires qu'elle entend supprimer. Toutes les missions "non régaliennes" sont visées. 

21h48 : Bruno Le Maire évoque la suppression de milliers de postes de fonctionnaires : "Tout le monde veut payer moins d’impôts (…) Comment baisser la dépense publique ? Vous supprimez les emplois aidés, 400 000, et des emplois dans les ministères. La marge de manœuvre, elle est dans le tout-social. Si on veut réduire la dépense publique, il faut en finir avec le tout-social et aller vers la solidarité".

21h43 : François Fillon propose de rétablir les allocations familiales pour tous : "Il faut une baisse très significative des charges des entreprises. Je propose 40 milliards plus le CICE. Je propose dix milliards de baisse pour les familles avec le rétablissement des allocations familiales pour tous".

21h38 : Nicolas Sarkozy promet de baisser les impôts pour les entreprises et les classes moyennes : "Comment dire aux français qu'on est contre les augmentations d’impôts de François Hollande mais qu'en cas d'alternance on continuera de les augmenter ? Je refuse de baisser les impôts uniquement pour la compétitivité des entreprises mais aussi pour les classes moyennes qui ont été matraquées. Nous ferons voter les baisses d'impôts en juillet 2017 exactement au même moment que les 100 milliards de baisse de dépenses publiques", assure l'ancien président. 

21h33 : Jean-Frédéric Poisson : "Je me méfie des attaques frontales sur les organisations syndicales. Ils signent environ 80% des accords d'entreprises qui leur sont présentés. Il faut prendre conscience que les salariés travaillent en moyenne 39h par semaine. C'est la raison pourquoi je ne suis pas obsédé par la durée du travail".

21h30 : Nicolas Sarkozy s'attaque aux 35 heures : "Je ne serai pas le Martine Aubry de droite. On a eu une obsédée des 35 heures. On ne va pas être obsédé des 39 heures. Chaque entreprise pourra choisir librement". 

21h28 : Nathalie Kosciusko-Morizet : "Les emplois aidés ne sont clairement pas l’avenir de l’emploi". En France, "c’est la galère" d’être indépendant, regrette-t-elle toutefois : commencer en tant qu’autoentrepreneur, puis passer de statut en statut. Concernant les emplois aidés, elle ne compte pas les supprimer brutalement, mais tout de même "à les éteindre".

21h27 : Alain Juppé : "Le plein emploi est possible (…) Il existe dans beaucoup de pays autour de nous et dans certaines régions françaises avec un taux à 5 ou 6% (…) Bien entendu, je maintiens une indemnisation minimum pour ceux qui ont besoin d’être aidés".

21h25 : Jean-François Copé veut réduire la durée d'indemnisation des chômeurs ; "En faisant cette réduction à un an, on s'aligne sur la moyenne européenne. Mais ça ne peut marcher que si, en même temps, on fait tout le reste, c'est-à-dire une baisse massive des charges sociales. Je partage l'avis de François Fillon. Je dis aux chômeurs qu'il n'est pas question de les laisser livrés à eux-mêmes. Cela ne peut se faire qu'à condition, qu'à l'échelle nationale, on a assouplisse le droit du travail".

21h24 : Bruno Le Maire : "Le travail, pour moi, c'est la priorité absolue (…) Donc je propose de privatiser Pôle emploi", assure l'ancien ministre 

21h17 : Jean-Frédéric Poisson : "Ne méprisons plus les enjeux de civilisation qui sont devant nous et retrouvons le bon sens".

21h15 :  François Fillon : "Aux Français, j'ai toujours dit la vérité : j'ai dit que la France était en faillite (…) Je propose une transformation économique et sociale profonde".

21h14 : Nathalie Kosciusko-Morizet : "Je choisis une droite de progrès qui aime la liberté et l'audace, je plaide pour une droite alliée au centre qui rassemble".

21h13 Bruno Le Maire se présente comme le candidat du "renouveau" : "De quinquennat en quinquennat, la France tombe toujours plus bas (…) Si vous voulez que tout continue comme avant, vous avez tout ce qu'il vous faut sur ce plateau".

21h11: Nicolas Sarkozy prend la parole : "Je pense que les défis pour notre pays n'ont jamais été aussi importants depuis 1945 (...) L'alternance doit être forte, énergique, immédiate, concrète".

21h10 : Alain Juppé résume son projet présidentiel : "Je veux restaurer l'autorité de l'État et la dignité de la fonction présidentielle".

21h05 : Jean-François Copé est le premier à prendre la parole : "Il y a dix ans j'avais comme des millions de Français espéré la rupture avec Nicolas Sarkozy (…) Cette rupture malheureusement, on ne l'a pas faite, et on a perdu en 2012 (…) J'ai décidé de prendre le flambeau de la rupture (…) de ne plus reculer devant le communautarisme", assure Jean-François Copé, qui entend "réarmer la France sur le plan sécuritaire, économique, patriotique". 

20h55 : les candidats posent pour une photo de groupe à quelques minutes du débat 

20h45 : Chaque candidat disposera d'une minute pour s'exprimer, pour exposer un point de son programme ou pour interpeller l’un des autres participants. Le contradicteur aura alors 30 secondes pour répondre. Au total, les sept candidats auront chacun un temps de parole légèrement supérieur à 15 minutes

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