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États-Unis : Evan McMullin, le candidat hier inconnu qui peut aujourd'hui tout chambouler
©McMullin for President Committee

Spoiler

Le candidat "conservateur et indépendant" pourrait non seulement remporter le scrutin en Utah, mais provoquer une crise constitutionnelle.

Evan McMullin n'est censé être personne. Lorsque le jeune inconnu a lancé sa campagne indépendante pour la présidentielle, soutenu par quelques caciques anti-Trump du Parti républicain, le monde politique n'a fait que sourire. Ancien agent de la CIA, un an chez Goldman Sachs, un poste de directeur politique au groupe Républicain de la Chambre des représentants... Un bon CV pour un gendre ou un premier de la classe, pas un président des États-Unis. 

Seulement voilà : un nouveau sondage le met presque à égalité, au sein de la marge d'erreur, avec Hillary Clinton et Donald Trump dans l'état de l'Utah. L'immense majorité des habitants de l'Utah sont des mormons, une église chrétienne farouchement conservatrice, dont les membres sont donc hostiles à Hillary Clinton, mais où la décence et les bonnes manières sont extrêmement valorisées, et où Donald Trump y est également mal vu. Son dernier scandale, où il est entendu s'être vanté d'avoir agressé sexuellement des femmes, a fait décoller McMullin, qui est lui-même mormon. La campagne cherche également à remporter l'Idaho, où est présente une importante minorité mormonne ainsi qu'une forte tradition conservatrice-libertarienne allergique à la fois au progressisme de Clinton et au populisme de Trump. 

Impressionnant pour un homme qui était un inconnu il y a trois mois, certes, mais pas un tremblement de terre. Sauf que... Sauf que la Constitution américaine prévoit que pour être élu président, un candidat doit obtenir un minimum de 270 voix au Collège électoral. Or, si les deux candidats sont au coude-à-coude, il suffirait d'un état ou deux en moins pour empêcher à quiconque d'atteindre le chiffre fatidique. Dans ce cas, le vainqueur doit être désigné par la Chambre des représentants, ce qui a déjà eu lieu deux fois dans l'histoire américaine, au XIXème siècle. C'est le pari de la campagne McMullin : de forcer un vote par la Chambre, où la majorité républicaine, dont les membres détestent le porte-étendard officiel de leur Parti, préféreraient le jeune homme inexpérimenté au milliardaire erratique aux multiples casseroles. 

Un scénario fortement improbable, donc, mais beaucoup moins improbable aujourd'hui qu'hier, depuis qu'Evan McMullin est en tête ou presque dans un état-clé. 

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