Toxicomanie : malgré les oppositions, une salle de shoot va ouvrir à Paris

Finalement, la mairie aura eu sa salle de shoot. Anne Hidalgo, accompagnée de la ministre de la Santé, a visité, ce mardi matin, les locaux de 400 m², accolés à l'hôpital Lariboisière, près de la gare du Nord à Paris. Cette "salle de consommation à moindre risque" sera inaugurée vendredi, faisant de la France le 10^ème pays à expérimenter cette méthode controversée dans l'opinion publique.

Pourtant, l'affaire était loin d'être simple, en raison de l'opposition massive des riverains du boulevard de la Chapelle, où devait être implanté la salle de shoot initialement. Après des années de polémiques, elle a finalement été placé à côté de l'hôpital, où les toxicomanes pouvaient déjà obtenir des jetons à utiliser dans les distributeurs de seringues.

En pratique, 200 personnes pourront être accueillies et prises en charge l'association Gaia. Les toxicomanes viendront avec leur drogue et pourront bénéficier de meilleures conditions d'hygiène, de matériel neuf et d'aide pour tenter de mettre fin à l'addiction. "Le but, c'est de nouer des relations de confiance, de leur proposer des aides" explique au Figaro Jean-Pierre Couteron, président de Fédération Addiction. "Cet outil, c'est le chaînon manquant dans notre politique de réduction des risques pour des personnes en grande précarité et en difficulté, toute une catégorie de consommateurs qui tournent en rond dans le quartier et dans le dispositif de soin."

"Nous passons d'une politique de réduction des risques à une politique de banalisation et de légitimation de la drogue" répond, toujours au Figaro, Philippe Goujon, député maire LR du 15^ème arrondissement.