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François Hollande : "Je suis regardé comme le Président d'une belle France"
©Reuters / Stéphane Mahe

Confessions

Le Point dévoile quelques extrait du livre "Conversations privées avec le président" d'Antonin André et Karim Rissouli.

En parlant des attentats du mois de janvier 2015 François Hollande analyse : "J'ai pris des décisions lourdes pendant ces trois jours [les 7, 8 et 9 janvier 2015, le temps de la traque des frères Kouachi, auteurs de l'attentat de Charlie Hebdo, NDLR], mais finalement moins lourdes que sur le Mali ou la Centrafrique. Des soldats sont morts là-bas et c'est moi qui les ai envoyés. La mort d'Hervé Gourdel [otage français décapité le 23 septembre 2014 par un groupe djihadiste algérien en "représailles aux actions militaires françaises contre l'Etat islamique"], ça aussi c'est ma responsabilité. Là, j'ai montré que le pays était dirigé. Dirigé par moi. Le pays est tenu.".

Pour le président de la République, c'est à ce moment-là, qu'il s'est révélé comme chef d'État affirmé.  "La France s'est découverte elle-même, elle a montré qu'elle avait confiance en elle, notamment à travers la reconnaissance internationale de ce que le pays représente et de ce que son président représente. Je suis regardé comme le président d'une belle France. (...) C'est la semaine, celle des attentats, où je suis devenu président dans le regard de beaucoup de gens. J'ai été élu, mais dans le regard de beaucoup de Français je ne l'étais pas devenu."

"Ce n'est pas un drame si ça s'arrête"

Quant à son quinquennat, François Hollande le commente ainsi : "Ce qui est terrible, c'est de faire un mandat présidentiel dont il ne reste rien. Sauf une bonne image, dans le meilleur des cas. Ce serait terrible. Se dire : "J'étais là, j'ai occupé la fonction. Mais qu'est-ce que l'Histoire retiendra ?" Moi j'ai réglé cette question : le Mali, la réponse aux attentats de janvier, le mariage pour tous, la loi Macron... Une fois qu'on a réglé cette question, on peut tout faire pour poursuivre, mais en même temps ce n'est pas un drame si ça s'arrête. Le drame, c'est quand vous laissez la place et que vos traces sur le sable s'effacent elles-mêmes. (...) C'est vrai que ça pourrait être une sorte de libération de ne plus être là..."  Cependant, le mystère plane toujours sur sa candidature pour l'élection présidentielle de 2017. "Je ne ferais pas de choix de candidature si, d'évidence, elle ne pouvait pas se traduire par une possibilité de victoire. (...) Ce que les Français attendent, c'est du "neuf". Du neuf avec des vieux, pourquoi pas ? C'est ce qu'espère Juppé."

"Valls est victime de sa communication"

François Hollande analyse également la fameuse loi travail et la polémique qui l'entoure. "Le passage en force n'est pas ma méthode. C'est celle de Manuel Valls, qui souligne qu'il "tiendra bon"... (…) Le texte n'a même pas été présenté au Conseil d'État ni au conseil des ministres et a fortiori pas au Parlement, et on annonce par avance qu'on utilisera le 49.3 ? !" Le président n'a pas hésité de critiquer le comportement de son bras droit, Manuel Valls : "S'ils veulent passer ainsi, c'est qu'il y a un mauvais coup" : c'est, en substance, ce que les parlementaires de la majorité redoutent. Manuel Valls ne s'est pas rendu service en faisant cela, il s'est contraint à jouer la concertation. Il est victime de sa communication."

Pour lui, il fallait prendre "un peu de recul ". Selon François Hollande, Valls "pense que le débat est entre les deux gauches." Pour le président, "le débat est avec le pays". Selon lui, il fallait "convaincre les Français qui sont disponibles et prêts à comprendre l'intérêt de la réforme." "Mais il n'y a pas eu de communication à l'égard des Français, il y a eu une communication d'une partie de la gauche contre une autre partie de la gauche. Pour résumer, Manuel Valls contre Martine Aubry. Mais procéder ainsi n'intéresse que la gauche ! Ça ne permet pas d'éclairer ce que l'on fait. Je lui ai fait comprendre qu'il s'était trompé, et il l'a parfaitement intégré. Le moment venu, nous aurons besoin de toute la gauche." Pourtant, en parlant de la gauche il exclut Mélenchon, Besancenot, Lutte ouvrière.  "Entre eux et nous, il y a bien deux gauches irréconciliables."

Lu sur Le Point

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