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Aubervilliers : la communauté chinoise dénonce "les agressions anti-asiatiques"
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Ras-le-bol

Le 14 août, plusieurs centaines d’habitants d’origine chinoise se sont rassemblés devant la mairie d’Aubervilliers pour rendre hommage à un couturier chinois décédé des suites de son agression. La communauté chinoise reste inquiète.

Zhang Chaolin, couturier de 49 ans et père de deux enfants, est mort le 12 août, après avoir été agressé cinq jours plus tôt en pleine rue par trois hommes qui voulaient voler le sac de son ami. Depuis cet événement, entre 3 000 et 4 000 personnes originaires de Chine qui vivent dans cette ville de 80 000 habitants, dénoncent "les agressions anti-asiatiques". Le dimanche 14 août, la communauté chinoise d'Aubervilliers s'est rassemblée pour rendre hommage au défunt compatriote.

Plusieurs personnes présentes lors de cette manifestation ont ainsi témoigné leur ras-le-bol face aux violences racistes : " j'ai été agressé deux fois cette année", " je ne sors plus avec un sac à main", " aujourd'hui c'était lui, demain, ça peut être moi"... Tous, ils dénoncent une " situation qui se dégrade", avec des agressions " de plus en plus violentes" motivées par des " préjugés" selon lesquels les Chinois seraient porteurs d'importantes sommes d'argent liquide. " C'est ce même type de préjugé qui avait conduit à la mort d'Ilan Halimi", a regretté la Licra mardi dans un communiqué, pointant un " racisme anti-asiatique" qui " a pris une ampleur inédite dans certains quartiers".

Violences

À Aubervilliers, les services de police ont recensé sur les sept premiers mois de l'année 105 vols avec violence sur les Chinois ou personnes d'origine chinoise sur un total de 666 vols avec violence dans la commune. En 2015, la préfecture en dénombrait 35 sur 466 sur la même période. Sur l'ensemble de la Seine-Saint-Denis, 3,9 % des victimes de vols avec violences sont des membres de la communauté chinoise, selon des chiffres établis sur les sept premiers mois de l'année (2,4 % sur la même période en 2015). " La ville est plus touchée en raison du grand nombre de résidents et de travailleurs ponctuels d'origine chinoise qu'elle comporte", explique-t-on à la préfecture.

Selon Ling Lenzi, conseillère municipale Les Républicains, le sentiment d'insécurité s'accompagne d'un changement de nature des agressions. Auparavant dirigées contre " le secteur des commerçants", elles se concentrent désormais " sur les habitants, les petites gens". " Depuis qu'une quarantaine de caméras de surveillance ont été installées devant les commerces, accompagnées de plus de patrouilles policières, les agresseurs se sont retournés vers là où il n'y a pas de dispositif", explique-t-elle.

Faire face aux agresseurs

Dimanche, le comité de soutien à la famille de Zhang Chaolin a réclamé " au moins 10 caméras supplémentaires dans les rues sensibles" et un renfort de policiers. Une demande également formulée par la maire PCF de la ville, Meriem Derkaoui, qui a écrit en ce sens en juillet au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Dénonçant un " crime au ciblage raciste", elle a assuré que le fonctionnement de la police municipale serait " revu" à la rentrée. De son côté, la préfecture a annoncé la tenue, ce mercredi, d'une réunion de travail " avec les associations qui le souhaitent". Certaines associations soulignent toutefois que l'insécurité touche toutes les communautés. " La violence, c'est un problème pour tout le quartier", souligne Rui Wang, président de l'Association des Jeunes Chinois de France.

Lu sur Le Point

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