Manuel Valls : "Le burkini n'est pas compatible avec les valeurs de la France"<!-- --> | Atlantico.fr
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Manuel Valls soutient les maires qui interdisent le burkini
Manuel Valls soutient les maires qui interdisent le burkini
©Reuters

Polémique estivale

Pour le premier ministre, le burkini "est la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme". Il "comprend" les maires interdisant le maillot intégral sur les plages, mais refuse toutefois de légiférer.

Ce mercredi 17 août, Manuel Valls s'est exprimé dans La Provence au sujet de la polémique estivale. "Le burkini n'est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C'est la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme." Le premier ministre a avoué "comprendre" et "soutenir" les maires de plusieurs communes qui ont pris des arrêtés interdisant le port de burkini sur leurs plages. "Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d'éviter des troubles à l'ordre public", a déclaré Manuel Valls. "Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s'ils sont motivés par la volonté d'encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique." "Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses." Manuel Valls a donc été très sévère en déclarant que derrière le burkini, "il y a l'idée que, par nature, les femmes seraient impudiques, impures, qu'elles devraient donc être totalement couvertes. Ce n'est pas compatible avec les valeurs de la France et de la République. "Face aux provocations, la République doit se défendre.", a-t-il ajouté.

À ce jour, sept mairies ont pris des arrêtés anti-burkini en France ou ont annoncé être sur le point de le faire. Ce sont celles de Cannes, de Villeneuve-Loubet et de Mandelieu-la-Napoule, sur la Côte d'Azur, de Leucate, près de la frontière espagnole, du village de Sisco, en Corse, du Touquet, sur la côte normande, et d'Oye-Plage, dans le nord. La mairie de Mandelieu-la-Napoule a été la première à prendre une telle mesure, dès juillet 2013. Les autres l'ont fait au cours des derniers jours.

Le refus de légiférer

Malgré cette position, Manuel Valls écarte l'idée d'interdire ce maillot de bain intégral par la loi. "Je ne crois pas qu'il faille légiférer en la matière : la réglementation générale des prescriptions vestimentaires ne peut être une solution." "Avant de penser à légiférer, nous ferons appliquer la loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public - nous le rappellerons, avec le ministre de l'Intérieur, aux préfets et aux forces de sécurité." Manuel Valls a également appelé "les autorités musulmanes" à "condamner le voile intégral, condamner les actes de provocation qui créent les conditions d’une confrontation." C'est pour lui aux musulmans, "dans leurs engagements personnel, professionnel, social, de dire qu'ils rejettent cette vision mortifère de l'islam".

Ceux qui prônent la haine seront punis

Manuel Valls a aussi été interrogé sur les motifs de la présence en France d'auteurs de "prêches de haine prononcés dans certaines mosquées". "D'abord, parce que certains sont Français. Quant à ceux qui sont étrangers et tiennent un discours de haine passible de la loi, ils doivent être expulsés. Ils le sont. Ça a déjà été le cas pour 82 d'entre eux." "Tous ceux qui prônent des discours n'ayant rien à voir avec nos valeurs doivent être poursuivis. Il ne faut passer aucun compromis avec ceux qui mettent en cause le modèle républicain. Nous avons aussi besoin d'imams parlant français, formés à nos valeurs."

De nouveau, le premier ministre a appelé "l'islam de France et à ses institutions", "de réagir". "Je rajouterai, à l'attention de nos compatriotes musulmans, que nous serons aussi impitoyables à l'encontre de tous ceux qui voudraient les prendre comme boucs émissaires et voient dans l'islam un coupable idéal des actes de terrorismes." "Ils trouveront toujours l'État à leur côté pour les protéger", a-t-il conclu. 

Lu sur Le Monde

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