Un homme, une mission
Jean-Pierre Chevènement accepte de diriger la Fondation pour les œuvres de l'Islam de France… mais à certaines conditions
Pressenti depuis nombreuses semaines pour prendre la tête de cette organisation, l'ancien ministre de l'Intérieur a donné son accord dans Le Parisien ce lundi 15 août.
"Cette mission est tellement d'intérêt public qu'aucun responsable ne peut s'y dérober." C'est par ces mots que Jean-Pierre Chevènement a choisi d'exprimer son accord pour prendre la tête de la Fondation pour les œuvres de l'Islam de France. Son objectif : "l'émergence d'un islam de France compatible avec la République". Mais il sait que la tâche sera rude, et qu'il s'agit d'une "œuvre de longue haleine".
La reprise de la Fondation, fondée en 2005 sous la présidence de Jacques Chirac, tente de faire repartir ce qui avait été à l'époque un échec cuisant. Les différents partis s'étaient embrouillés et la Fondation avait périclité. Depuis, l'Islam en France semblait plus dispersé que jamais.
Un des dossiers prioritaires pour Jean-Pierre Chevènement sera celui de la radicalisation des jeunes. Il s'en est alors pris aux courants salafistes qui mettent "à leur merci certain jeunes à l'esprit fragile".
La Fondation qu'il compte diriger devrait travailler sur deux axes : d'une part "la formation profane des imams", pour franciser le clergé musulman avec des cours de langue et de citoyenneté. Le deuxième serait un Institut de recherche profane en islamologie.
Mais Jean-Pierre Chevènement, à son habitude, a donné des conditions à son engagement. La plus importante est que cesse définitivement tout financement étranger de l'Islam de France, et que ceux-ci soient interdits.
Jean-Pierre Chevènement évoque deux axes de sa probable fonction future. "La mission première de cette fondation est la formation profane des imams", explique-t-il, avec un enseignement sur la citoyenneté française et la langue française. L'ancien ministre évoque également la création d'un "institut de recherche – profane – en islamologie". Jean-Pierre Chevènement dit avoir donné son accord, à condition que "les financements étrangers [de mosquées] soient prohibés" et que "l'islam de France dépende d'un argent collecté en France".
Réputé laïc intransigeant, Jean-Pierre Chevènement avait été critiqué, du fait qu'il ne soit en rien un spécialiste de l'Islam, notamment par Brice Hortefeux. Il sera donc très probablement en charge de cette organisation qui s'occupe par exemple de la construction des mosquées.
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