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La Cour des comptes chiffre les coûts du nucléaire français, le CEA ceux d'une sortie éventuelle
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L’addition s’il vous plaît

Une sortie pourrait se révéler beaucoup plus coûteux qu'estimé auparavant

La France a investi 228 milliards d’euros dans le nucléaire depuis qu’elle a commencé à développer la production de cette énergie, une somme considérable. C’est la conclusion de la Cour des comptes, qui a rendu ce mardi un rapport commandé par le gouvernement au lendemain de la catastrophe de Fukushima.

La Cour évoque néanmoins des incertitudes sur les coûts à venir de la filière. Ceux-ci ne devraient ceci dit peser qu’à la marge sur l’addition totale. Dans laquelle le montant des dépenses liés à la construction d’installations pour produire l’électricité nucléaire est évalué à 121 milliards d’euros, alors que le parc actuel et ses 58 réacteurs ont coûté 96 milliards d’euros. 55 milliards d’euros ont été consacrés aux dépenses de recherche publiques et privées depuis les années 1950.

Les coûts futurs sont très incertains selon la Cour des comptes. En cause, diverses inconnues, notamment le fait de savoir si oui ou non la France décidera de sortir du nucléaire, et si oui, sur quel rythme et dans quelle proportion. Par ailleurs, des incertitudes existent aussi sur la gestion à long terme des déchets radioactifs.

En outre, l'évolution des dépenses de maintenance des installations devrait voir son prix au moins doubler d’ici 2025. Enfin, selon la Cour il faudra fournir "un effort très considérable d'investissement équivalent à la construction de 11 EPR d'ici 2022" dans le cas d’une absence de prolongement des réacteurs d'EDF au-delà de 40 ans.

Peu avant ce rapport, le président du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA) estime dans une interview aux Echosce mardi que "le développement des énergies renouvelables et la réduction du nucléaire sont un objectif que tout le monde peut légitimement adopter. Le vrai sujet est d'essayer de desserrer l'étreinte des combustibles fossiles". Bernard Bigot ne s’oppose pas à l’idée de "descendre en dessous de 50%" d’énergies renouvelables, mais estime que le faire avant 2025 serait "trop rapide"  dans "le contexte budgétaire et technique" actuel. 

Pour lui,"en cumulé, une centaine de milliards d'euros ont été investis dans le parc nucléaire français. Rapportés au chiffre d'affaires annuel d'EDF de 70 milliards d'euros, et pour une durée de fonctionnement de 40 ou 50 ans, ce sont des investissements parfaitement raisonnables" . 

Pour une sortie du nucléaire néanmoins, Bernard Bigot voit trois scénarios : "un scénario de référence, dans lequel la production électrique se maintient à 74 % d'origine nucléaire, 11 % d'hydraulique, 10 % d'éolien terrestre et offshore, 2 % de photovoltaïque et 2 % de centrales à cycle combiné gaz" et qui coûterait de "178 à 212 milliards d'euros". Le deuxième scénario est selon lui une "sortie totale" du nucléaire, progressivement d’ici 2025, obligeant à investir massivement dans d’autres sources d’énergie, pour "un surcoût de l'investissement compris entre 352 et 560 milliards d'euros". Enfin, le troisième scénario consiste lui à ne pas tenir compte des émission de gaz a effet de serre et d’investir dans es centrales à gaz. Dans les trois cas selon lui, les prix augmentent d'après Bernad Bigot. Aujourd’hui, le prix oscille entre 40 et 45 euros par mégawattheure. Dans le premier scénario,  il passerait à 62 euros, à 124 euros dans le second et 74 euros dans d’une conversion au gaz.

A la question de savoir s’il perçoit un changement de paradigme dans l’énergie, le président du CEA estime qu’ "autant le nucléaire impose qu'il soit centralisé, autant les renouvelables doivent être décentralisées. Pour moi, la logique, c'est de produire localement et de stocker localement", conclut-il.

Lu sur Les Echos

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