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Le journal Libération accuse Bernard Cazeneuve d'avoir menti sur le dispositif de sécurité
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Polémique

Ce jeudi 21 juillet, le journal Libération pointe du doigt les failles de sécurité dans le dispositif du 14 juillet à Nice. Selon quotidien, la Promenade des Anglais n'était protégée que par un véhicule de police municipale.

Selon Libération, une seule voiture de police municipale barrait l’entrée de la zone piétonne de la Promenade des Anglais, où est arrivé le camion utilisé pour l’attentat du 14 juillet à Nice. Le quotidien s’appuie sur «une source policière qui a pu visionner les images de la vidéosurveillance (...), un seul véhicule de police, celui des agents municipaux, se trouvait au milieu de la chaussée, côté mer», à l’endroit où l’artère devenait piétonne en ce soir de fête peu avant que le camion arrive. Aucun membre de la police nationale n’est alors présent. «Et pour cause, ceux-ci ont été relevés aux alentours de 20H30 par leurs collègues municipaux. Il n’y a donc aucune voiture de police nationale susceptible de barrer la chaussée», poursuit le journal.

« La communication du gouvernement a travesti la réalité »

Libération affirme ainsi que "la communication du gouvernement a, au minimum, travesti la réalité". Le 16 juillet, la préfecture des Alpes-Maritimes avait ainsi détaillé le dispositif mis en place à Nice: "La mission périmétrique était confiée pour les points les plus sensibles à des équipages de la police nationale, renforcés d’équipages de la police municipale. C’était le cas notamment du point d’entrée du camion, avec une interdiction d’accès matérialisée par le positionnement de véhicules bloquant l’accès à la chaussée. Le camion a forcé le passage en montant sur le trottoir."

Le mercredi 20 juillet, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé devant les députés que le dispositif de sécurité avait été «concerté, consenti et validé» par la mairie. «Un arrêté du 11 juillet signé par le directeur général adjoint de la ville (...) réglementait la circulation sur la Promenade des Anglais et ses abords, car c’est une responsabilité du maire, de la police municipale», a-t-il assuré.

Mais Christian Estrosi et Philippe Pradal, qui lui a succédé comme maire de Nice, ont dénoncé un «nouveau mensonge», affirmant que «les réunions dont le Premier ministre s’est fait l’écho sont des réunions préparatoires où la préfecture, qui pilote le dispositif de sécurité, réunit l’ensemble des services impliqués (...) et leur donne ses directives».

Jeudi, le ministre de l’Intérieur a répliqué que le dispositif de sécurité mis en place le 14 juillet concernant la police nationale était «conforme en tout point aux réunions préparatoires conduites entre la préfecture et la mairie» et «à leurs conclusions adoptées en commun». 

Cazeneuve se défend

Dans la nuit de mercredi 20 juillet à jeudi 21 juillet, le ministre de l'Intérieur a répondu à Libération, s'indignant "des contre-vérités que le journal a publiées" et interrogeant "la déontologie des journalistes qui ont signé ces articles".

Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve explique pour sa part que ce premier barrage franchi par le camion était un «point de déviation de la circulation et de contrôle visuel», et que «la police municipale avait comme prévu relevé la police nationale sur ce barrage mentionné par le journal à 21H00». Il assure également que la police nationale sécurisait bien l’entrée de la «zone événementielle de la Prom’Party en tant que telle» en tenant un «point de contrôle et de protection» avec deux voitures «stationnées dans le sens longitudinal». «Six policiers nationaux» étaient présents à cet endroit et ont été «les premiers intervenants face au camion meurtrier», ajoute le ministre. Ainsi, il «confirme donc que l’accès à la zone piétonne de la Prom’Party sur la Promenade des Anglais était sécurisé par un barrage de la police nationale».

Une enquête indépendante

Face à la polémique, Bernard Cazeneuve a indiqué qu'une conférence de presse aura lieu ce jeudi matin pour revenir "documents et carte à l'appui", sur le dispositif du 14 juillet. A droite, le président du Sénat Gérard Larcher a demandé une enquête indépendante.

 «Le mieux, c’est de recourir à une enquête indépendante sur ce sujet. Il y a des inspections générales qui sont faites pour cela. Naturellement, nous devons connaître la vérité, mais nous devons aussi en tirer des conséquences pour assurer demain la sécurité des manifestations, donc des Françaises et des Français», a déclaré le président du Sénat sur RTL, ce jeudi matin.

Ce jeudi matin, Bernard Cazeneuve a demandé une «évaluation technique» à la police des polices.

[Communiqué] Dispositif de sécurité #Nice06 le 14/07,@BCazeneuve saisit l'Inspection Générale de la @PoliceNationalepic.twitter.com/RIACJpwNUN

Lu sur Libération

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