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Corse : Manuel Valls s'est montré ferme face aux revendications nationalistes
©PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Sensible

Co-officialité de la langue corse, amnistie des prisonniers "politiques", statut de résident... Manuel Valls a rejeté les revendications des dirigeants autonomistes corses.

Ce lundi 4 juillet, Manuel Valls a effectué sa première visite en tant que premier ministre en Corse, où les dirigeants nationalistes de l'exécutif de l'île l'attendaient de pied ferme pour pour discuter les points sensibles, de l'amnistie des « prisonniers politiques » au statut de la langue corse. Même si Manuel Valls, qui entretient des rapports parfois tendus avec les nationalistes, s'est déjà rendu à plusieurs reprises dans l'île en tant que ministre de l'Intérieur, cette nouvelle visite a pris un tournant particulier. En effet, c'est aussi la première de très haut niveau - président ou Premier ministre - depuis la victoire des nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni aux élections régionales de décembre 2015.

"La co-officalité (de la langue corse) n'est pas un caprice"

Comme attendu, le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamanoni a de nouveau présenté les demandes des nationalistes à Manuel Valls. "La co-officalité (de la langue corse) n'est pas un caprice", a-t-il soutenu lors de son discours à l'Assemblée de Corse. "Un pays comme la France peut-il continuer à refuser à un petit peuple, le droit à l'existence ?", a-t-il ajouté. Jean-Guy Talamanoni a également abordé les autres sujets portés par les nationalistes, comme le statut de "résident" sur l'île et l'amnistie de ceux qu'il considère comme des prisonniers "politiques". « Ces revendications sont pour nous essentielles. En nous élisant, les Corses nous ont donné mandat de défendre ces revendications, de les porter », a résumé Jean-Guy Talamoni.

Une "ligne rouge" réplique Valls

Face à ces revendications nationalistes corses, Manuel Valls est resté sur ses positions. Selon lui, une langue corse "co-officielle" avec le français et la création d'un statut de "résident" sont des "lignes rouges". « La République a une seule langue officielle, le français, car elle est pratiquée par tous. Nous ne reviendrons pas bien sûr sur ce principe », même si elle « reconnaît, aussi, pleinement la langue corse, ciment de votre culture », a poursuivi le chef du gouvernement, dont le discours devant l'Assemblée de Corse a été peu applaudi. « J'aime la Corse », a assuré le Premier ministre, qui, s'il a globalement rejeté les demandes les plus poussées du camp nationaliste, a aussi accordé quelques garanties. En effet, le chef du gouvernement a annoncé plusieurs mesures en faveur de l'île de Beauté, dont la création d'une agrégation en corse, la mise en place d'une "chambre des territoires" à Bastia dans le cadre de la nouvelle collectivité unique de Corse, ainsi que sa volonté de "prolonger" des régimes fiscaux dérogatoires valables en Corse pour lutter contre la hausse des prix de l'immobilier local.

Un accueil "chaleureux"

Toutefois, il semblerait que les propositions du Premier Ministre n'ont pas fait l'unanimité. Alors qu'il se rendait à pied à la mairie de Bastia, un peu plus tard dans la journée, il a été hué par une centaine de personnes, membres de la CGT et du PCF, aux crises de "Démission ! Démission !".

Lu sur Le Point

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