Bernard Cazeneuve rappelle aux responsables musulmans leur "responsabilité historique" contre le "fanatisme"

Une "responsabilité historique" au milieu d’une période grave. Mercredi, Bernard Cazeneuve a appelé les responsables musulmans à lutter contre "le terrorisme, l'obscurantisme et le fanatisme", lors du dîner de rupture du jeûne du ramadan organisé par le Conseil français du culte musulman (CFCM). La soirée a été introduite par une minute de silence en mémoire de "toutes les victimes du terrorisme" et plus particulièrement de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, un policier et sa femme assassinés le 13 juin par un homme se revendiquant de l'Etat islamique.

Le président du CFCM, Anouar Kbibech a dénoncé les violences faites au nom des religions. "Les musulmans de France condamnent avec la plus grande vigueur ces actes de terrorisme qui ne peuvent en aucun cas se réclamer d'une quelconque religion, et encore moins de la période du mois sacré de ramadan". Il a souligné que "les enfants de la République de confession musulmane ne souhaitent qu'une seule chose : c'est que la société française les considère dorénavant comme des citoyens à part entière, et non comme des citoyens entièrement à part".

"La République s'emploie à le faire", a répondu Bernard Cazeneuve. "Il faut aussi que la République soit capable d'être ferme contre ceux qui oublient ses valeurs et ses principes." Le patron de la place Beauvau a ajouté : "Il me semble qu'il y a aujourd'hui, pour vous qui représentez les Français de confession musulmane et face aux risques qui pèsent sur notre pays, une responsabilité historique. Cette responsabilité historique, nous la partageons avec vous, elle nous engage ensemble : elle est celle de continuer à militer de toutes nos forces pour la défense de la République contre le terrorisme, bien sûr, mais, au-delà de cela, de lutter contre l'obscurantisme, le fanatisme, le rejet de l'autre."

Le ministre de l'Intérieur s'est en outre félicité que les actes antimusulmans aient diminué "de 40% au cours des quatre premiers mois de l'année» 2016 par rapport à la même période de 2015. "Les actes antireligieux les plus nombreux concernent les chrétiens en France, statistiquement, et cela, aussi, doit être dit" a-t-il estimé.