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Attentats de janvier 2015 : un impact psychique colossal
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Long terme

Le Figaro Santé s'est intéressé ce mercredi aux conséquences sur la santé mentale des témoins et survivants des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hyper Cacher en janvier 2015.

L'impact psychique d'un événement traumatisant peut avoir des conséquences à très long terme. En 2015, peu de temps après les attentats de Paris et de Montrouge de janvier, 190 civils et 232 professionnels touchés directement ou indirectement par ces actes participent à une enquête de "Santé publique France" réalisée avec l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, et financée par la Fondation d'aide aux victimes du terrorisme.

Si les résultats définitifs de l'étude, baptisée "Impacts" (Investigation des manifestations traumatiques post-attentats et de la prise en charge thérapeutique et de soutien), ne seront publiés qu'en fin d'année 2016, des premiers chiffres établis 6 mois après les attentats de Charlie Hebdo, Montrouge et l'Hyper Cacher commencent à émerger. ce mois-ci.

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Six mois après les évènements, 38% des 190 civils présentaient toujours des troubles de santé mentale : 20 % d'entre eux étaient atteints d'états de stress post-traumatique (ESPT), 10 % de dépressions caractérisées et 30 % de troubles anxieux graves.

Ces civils ont été subdivisés en 3 groupes distincts pour l'enquête, par degré d'exposition au danger :

1.       Tout d'abord, celles qui s'étaient fait tirer dessus, avaient eu une arme pointée sur eux, avaient assisté aux tueries, croisé le regard des terroristes ou les avaient entendus. Dans ce groupe, le plus exposé, on relève 30% d'ESPT, et 39% de troubles anxieux.

2.       Le deuxième groupe rassemble ceux qui ont vu du sang, des corps, qui ont dû fuir ou se cacher. Parmi eux, 12 % d'ESPT et 29 % de troubles anxieux.

3.       Le dernier groupe était constitué de témoins à distance, de personnes endeuillées ou de proches de victimes. Là encore, l'impact apparait très marqué : 11 % d'ESPT et 27 % de troubles anxieux.

"On note que 78 % des personnes directement menacées ont bénéficié d'une prise en charge médico-psychologique dès les premières 48 heures, contre 46 % du groupe indirectement menacé et 36 % du groupe impliqué", souligne le Dr Stéphanie Vandentorren, médecin épidémiologiste et responsable de la cellule d'intervention en région (Cire) Ile-de-France de Santé publique France dans les colonnes du Figaro.

Concernant les 232 professionnels des secours et des forces de l'ordre ayant participé à l'étude, et présents pendant plus de 11 heures et en même temps sur plusieurs sites frappés par les attentats, ces derniers "présentent beaucoup moins d'impact psycho-traumatique, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas touchés. On relève tout de même un état de stress post-traumatique chez 7 d'entre eux et des troubles anxieux pour 32 professionnels", remarque le Dr Vandentorren, qui note aussi que "la majorité [des professionnels] n'est pas toujours formée aux conséquences psycho-traumatiques à long terme".

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Lu sur Le Figaro

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