Audience
Bernard Cazeneuve : "Pas exclu que d'autres commandos puissent entrer sur le territoire de l'Union"
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve était en audition pour faire le point sur les attentats en France ce jeudi matin à l'Assemblée nationale.
Le 2 juin s'est tenu à l'Assemblée nationale une "Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015", avec pour point principal les attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre 2015, autour de Bernard Cazeneuve, et présidé par Georges Fenech, juge d'instruction, membre des Républicains (LR).
Climat houleux dès le début de l'audience. "Qui pourrait prétendre, monsieur le ministre, que les attentats de 2015 ne sont pas un échec collectif ?", déclare d'entrée de jeu le président Fenech.
Bernard Cazeneuve, piqué au vif, répond : "Vous partez du principe qu'il y a des failles (dans la gestion des attentats par les forces de l'ordre, ndlr), et que votre commission doit le démontrer. Moi je pars d'un autre principe, c'est que seule la vérité compte. (…) ce sont des fait que l'on déduit des failles, et non pas des failles que l'on suppose que l'on doit ensuite argumenter".
Le président Fenech l'a coupé pour le rappeler à l'ordre. "C'est moi qui mène les débats !", a-t-il lâché.
Incident en comm d’enquête Attentats: le président coupe @bCazeneuve : "C’est moi qui mène les débats !" #DirectAN
— LCP (@LCP) 2 juin 2016
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Invité en parallèle sur la chaîne LCP, le député Divers gauche Olivier Falorni, secrétaire de la commission d'enquête, a estimé qu'il était "malhonnête" de la part de la commission "de dire que la BRI (l'antigang) n'est intervenue qu'à 00h40" au Bataclan le 13 novembre dernier, rappelant que la Police était bien intervenue à partir de 22h20, voire même un peu plus tôt selon les enregistrements de la Police, qui montrent toutefois que l'assaut de la BRI a bien été donné vers 00h40.
Estimant qu'il était "réducteur d'imputer la responsabilité aux seuls services français", le ministre de l'Intérieur a mis en cause devant la commission d'enquête de l'Assemblée "l'absence d'un système européen d'alerte et d'une coordination efficace des services européens".
Pierre Lellouche, député Les Républicains de Paris présent également lors de l'audience, a enfoncé le clou, s'adressant à Cazeneuve : "Quand vous avez un acte terroriste et 150 morts, c'est un échec !", lui a-t-il fait remarquer.
Le premier policier de France a renvoyé vers la menace terroriste toujours très vive dans le pays, arguant qu'il n'était "pas exclu que d'autres commandos puissent entrer sur le territoire de l'Union".
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L'audience s'est close à midi sur la qualité reconnue des services Français à l'étranger, notamment en Israël, a indiqué la députée socialiste de la 1re circonscription du Gard Françoise Dumas, secrétaire de la commission.
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