Rennes : des casseurs "très organisés"<!-- --> | Atlantico.fr
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Des manifestants contre la loi El Khomri dans les rues de Rennes (Bretagne) le 14 mai 2016, sur fond de nuages de gaz lacrymogène.
Des manifestants contre la loi El Khomri dans les rues de Rennes (Bretagne) le 14 mai 2016, sur fond de nuages de gaz lacrymogène.
©REUTERS/Stephane Mahe

Témoignage

Dimanche 15 mai, le quotidien Ouest France a publié le témoignage d'une Rennaise qui s'est infiltrée à l'improviste dans un groupe de casseurs, en marge de la manifestation interdite par le ministère de l'Intérieur. Mots-codes, déplacements, organisation... Leurs méthodes se révèlent à la limite du professionnel.

Dimanche dernier sur la page web de Ouest France, Sophie, de Rennes (Ille-et-Vilaine) témoigne. Vendredi soir, les manifestations, dont l'interdiction vient d'être rappelée au 20 h de France 2 par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, font rage dans sa ville. La jeune Rennaise y assiste malgré elle, et décide, sur un coup de tête, de passer sa capuche et de suivre discrètement un groupe de casseurs :

"Vendredi, j’avais rendez-vous place Sainte-Anne, à Rennes, vers 21 h 30 avec des amis, indique Sophie. En arrivant, j’ai tout de suite compris que quelque chose n’allait pas. Ça sentait le gaz lacrymogène, on entendait des cris, des bruits de casse… Je suis arrivée au moment où un groupe d’une centaine de personnes s’en prenait à une agence bancaire. Certains avaient des barres de fer, des marteaux, ils tapaient comme des sourds sur la vitrine. D’autres glanaient des objets pouvant servir de projectiles", raconte la jeune femme.

"Je ne sais pas ce qui m’a pris, poursuit-elle. Je n’ai pas réfléchi : je portais un sweat, j’ai mis la capuche et je me suis glissé dans le groupe, pour voir. Personne n’a fait attention à moi. J’ai suivi. Le groupe avançait rapidement, comme un seul homme. Quelqu’un criait une instruction et tout le monde suivait. Parfois, c’était juste un mot incongru, lancé comme un code secret : « kiwi », « tambour » … Ça m’a paru très organisé. Dès qu’un type s’arrêtait pour casser, d’autres le protégeaient.", explique Sophie.

Selon la jeune femme, les casseurs ne seraient pas de Rennes. L'un d'entre eux lui a montré la mairie, lui demandant de quoi il s'agissait. En outre, pour Sophie, les casseurs "choisissaient leurs cibles". Par exemple, certains, qui se déplaçaient "comme un seul homme", ont fracturé la vitrine d'un magasin de chaussure, sans prendre quoi que ce soit à l'intérieur. Dans un parking, les casseurs sont allés directement dégrader une Porsche Cayenne, épargnant les autres véhicules.

Les individus se sont ensuite "dispersés d'un coup" :

"Arrivé place des Lices, après une bonne heure de virée, quelqu’un a crié « tambour ». Des membres du groupe ont ôté leurs vêtements noirs en quelques secondes, les ont fourrés dans leurs sacs à dos, et hop ! Ils se sont dispersés d’un coup. En une poignée de secondes, les casseurs étaient mêlés aux clients des bars de la place. Le calme est revenu instantanément.", relate Sophie à Ouest France.

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Lu sur Ouest France

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