Le Turc pourrait bientôt figurer parmi les langues officielles de l'UE<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président chypriote Nicos Anastasiades
Le président chypriote Nicos Anastasiades
©Reuters

Controverse

Le 14 avril dernier, le Parlement européen approuvait au vote un rapport sur la Turquie proposant l'entrée officielle de la langue Turque au sein de l'UE. Cette proposition demeure en attente de l'aval du Conseil européen.

Dans le cadre de l'avancement de la réunification de Chypre, où l'on parle grec chypriote au sud et turc au nord de la ligne de démarcation qui scinde le pays en deux depuis sa partition en 1974, le Parlement européen a souhaité publier et soumettre au vote un rapport sur la Turquie. Parmi les propositions, faire du turc l'une des 24 langues officielles de l'Union.

Ce projet a reçu le soutien du président chypriote Nicos Anastasiades, qui souhaite arriver à un accord de réunification de l’île.

Avec 375 voix pour, 133 contre et 87 abstentions, les eurodéputés ont adopté ce texte en résolution le 14 avril dernier.

Le rapport sur la Turquie fait écho aux accord passées entre l'UE et Ankara en mars dernier pour tenter d'apporter une réponse à la question des flux migratoires de réfugiés en Europe. En effet, depuis le 20 mars, tout individu arrivé illégalement en Grèce (par la Turquie) y sera renvoyé, même en cas de demande d'asile.

La question d'intégrer la langue turque aux langues officielles européennes porte sur la cinquième et dernière partie du rapport sur la Turquie, et son adoption définitive est soumise à l'approbation du Conseil européen :

"Le Conseil de l’UE, au sein duquel tous les États membres de l’Union sont représentés, prend des décisions à l’unanimité à ce sujet. (…) Tout changement (…) que ce soit l’ajout ou la suppression d’une langue officielle, doit être approuvé à l’unanimité par tous les États membres au sein du Conseil", peut-on lire sur le site Internet de la Commission européenne.

Si ce rapport porte sur la collaboration entre l'UE et la Turquie pour apporter une solution à la crise des migrants, certaines parties demeurent controversées. Côté turc d'une part, le régime d'Erdogan n'apprécie pas la partie du texte portant sur le rôle de la Turquie dans le génocide arménien.

Le président turc aurait qualifié le texte de "provocateur" le 19 avril dernier.

Au sein des eurodéputés d'autre part, parmi les 133 voix contre, on trouve une opposition sensible du côté de la Bulgarie, qui pourrait apposer un véto au moment de passer devant le Conseil européen. Si un seul eurodéputé bulgare s'est porté contre le texte, seuls 3 l'ont approuvé. Les 13 députés bulgares restants se sont abstenus. Au-delà de la question de la langue turque, c'est bien envers le rapport européen tout entier sur la Turquie que la Bulgarie voit une menace potentielle pour la sécurité de son pays.

Le pays dispose en effet d'une minorité turque, et a vu récemment l'émergence d'un nouveau parti bulgare de soutien à la Turquie, nommé DOST (ami en turc).

A LIRE AUSSI : Premiers retours de migrants dans le cadre de l'accord UE-Turquie : est-ce que ça marche ?

Lu sur Euractiv

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