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Le créateur des prothèses PIP revendique son arnaque
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Rien de rien

Jean-Claude Mas n'a aucun regret d'avoir commercialisé des produits bon marché, mais nie les risques sur la santé.

Cynique. Jean-Claude Mas, le fondateur des prothèses mammaires PIP, assume parfaitement d’avoir élaborer un équipement bon marché, au cœur d’un scandale mondial car ne répondant pas aux critères sanitaires de base, et dont un exemplaire au moins est à l’origine de la mort d’une patiente. 

"Je savais que ce gel n'était pas homologué, mais je l'ai sciemment fait", a déclaré en octobre dernier Jean-Claude Mas aux gendarmes, selon un PV d'audience révélé ce vendredi. Il commence sa supercherie à peine sa société fondée : deux ans après la création de PIP, il "donne l'ordre de dissimuler la vérité"  à TÜV, l'organisme allemand certificateur dès 1993. Alors que jusqu’ici, il semblait que la fraude n’avait commencé qu’en 2001, date à laquelle le silicone pour les prothèses mammaires avait été réautorisé en France.

Il avait déclaré fabriquer ses prothèses avec du gel homologué Nusil, alors qu’en réalité, Jean-Claude Mas a révélé aux gendarmes que 75% des implants étaient remplis de gel PIP, 25% seulement avec du Nusil. C’est bien ce gel PIP, fabriqué "maison", qui est en cause dans les risques encourus par les patientes…

La motivation de cette fraude est claire : "augmenter la rentabilité", selon les déclarations de Thierry Brinon, un directeur technique de PIP, arrivé dans l’entreprise en 2006. Celui-ci précise qu’en 2009, le prix du gel PIP était de 5 euros par litre, contre 35 euros pour le Nusil. Le calcul est vite fait pour PIP : la différence est de 10 euros par implant, le gain annuel avoisine le million d’euro pour 100 000 prothèses.

A lire les déclarations de Jean-Claude Mas, déjouer la vigilance de TÜV était un jeu d’enfant, puisque l’organisme allemand annonçait sa visite de contrôle chez PIP "dix jours" à l’avance. "C'était de la routine, je donne l'ordre de dissimuler tous les documents ayant trait au gel PIP non homologué, et concernant les containers, les employés se débrouillaient pour les faire disparaître", dit le fondateur de PIP.

Le doute a commencé a être éveillé par la multiplication de plaintes des chirurgiens, qui voyaient de plus en plus de patientes signaler une rupture de l’implant. Le fondateur de PIP a pou douter de la qualité de son gel, mais a toujours pensé que ses prothèses ne présentaient "aucun risque pour la santé",  considérant les plaignantes, comme "des personnes fragiles ou qui font ça pour le fric".

Lu sur Le Nouvel Obs

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