Terrorisme : Eric Woerth suscite l'indignation en déclarant que l'affaire Merah n'était pas un attentat

Une vague d'indignation a suivi les propos tenus par Eric Woerth sur le plateau d'Itélé jeudi 28, face à Florian Philippot (FN). Alors qu'ils débattaient sur la menace terroriste, Eric Woerth avait affirmé: "Il n'y a pas eu d'attentats terroristes sous Sarkozy. Le niveau de sécurité sous Sarkozy n'a jamais été aussi élevé". Florian Philippot lui a alors rappelé les tueries commises par Mohamed Merah. "C'est pas un attentat, c'est le crime d'un furieux. C'est pas Daech, c'est pas un réseau international", a répondu Eric Woerth, avant d'affirmer que Merah "a été arrêté".

"Ce sont des propos tout à fait choquants vis-à-vis des victimes", avait réagit Florian Philippot.

Ce samedi, Carole Delga, présidente PS de la région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, a demandé des "excuses publiques" à Eric Woerth. "Cette volonté de Nicolas Sarkozy et de ses amis de masquer la terrible vérité constitue une véritable insulte à la mémoire des sept victimes, dont trois enfants, à leurs familles et, au-delà, à nos deux villes marquées à jamais par cet acte terroriste", a-t-elle déclaré dans un communiqué. "J'appelle Eric Woerth à la décence et lui demande de présenter ses excuses publiques aux familles des victimes."

Albert Chennouf, le père de l'un des militaires assassinés par Mohamed Merah, a aussi publié ce samedi sur Twitter un message à destination de Nicolas Sarkozy et d'Eric Woerth : "Votre stratégie à nier l'attentat de 2012 à Toulouse pour nettoyer votre bilan est absurde". 

"Les assassinats commis ont été planifiés et soigneusement conçus par une organisation terroriste. Les cibles n’ont pas été choisies par hasard. Un soutien logistique lui a fourni les moyens nécessaires", a de son côté rappelé le Crif.

Face à ce tollé, le député Les Républicains a rétropédalé sur Twitter, en parlant "d'attentat" pour qualifier les crimes de Merah et en déclarant que ses propos ont été "déformés" et il s'agirait d'une "vaine polémique" et d'une "tentative d'instrumentalisation".