Plan d'urgence contre le chômage : François Hollande au pied du mur

François Hollande est face à un mur. Le chômage n'a cessé de grimper depuis le début de son mandat. Et le président sait que si la courbe ne s'inverse pas cette année, il ne sera pas en position favorable pour se présenter en 2017. Une condition maintes fois exprimée. Alors pour se donner toutes les chances, le chef de l'Etat a décidé d'agir. Il va en effet présenter ce lundi le financement et les modalités de son plan d'"urgence" contre le chômage, qui sera axé sur la formation, l'apprentissage et des aides à l'embauche pour les PME.

En fin de matinée, il annoncera ses dernières mesures aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi, ainsi qu'aux principaux leaders syndicaux et patronaux, présents au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Il a déjà révélé les principaux volets de son plan lors des voeux télévisés le 31 décembre : 500 000 formations supplémentaires pour les chômeurs, une aide à l'embauche pour les TPE et PME et des mesures en faveur de l'apprentissage.

Michel Sapin a laissé entendre que ce plan coûterait environ deux milliards d'euros à l'Etat. "Ce sont deux milliards de dépenses qui seront compensées intégralement par des économies ailleurs", a-t-il assuré. Selon la ministre du Travail, Myriam El Khomri, les formations cibleraient les chômeurs les moins qualifiés et seraient axées sur les secteurs d'avenir (numérique, environnement...) et les emplois non pourvus. Le gouvernement prévoit également de lancer une aide exceptionnelle à l'embauche pour les TPE et PME. 

Laurent Berger, numéro un de la CFDT, s'est dit dimanche "pas fan du tout", mettant en cause "des effets d'aubaine" pour les entreprises. Invité ce lundi matin de France 2, Jean-Claude Mailly a estimé que les mesures permettront "peut-être" d'"inverser la courbe" du chômage. Mais selon lui,"cela ne serait qu'un effet statistique", car il manque "une relance plus forte de l'activité économique".