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Les marchés pensent-ils que la crise de la dette européenne est terminée ?
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Doigt mouillé

Certains analystes financiers pointent une détente relative sur les taux de refinancement des États de la zone euro.

C’était la question qui bruissait dans les milieux financiers et dans les rédactions spécialisées la semaine passée : la Banque centrale européenne (BCE) aurait-elle organisé un renflouement déguisé des Etats de la zone euro en abaissant les taux directeurs des crédits aux banques, afin de leur permettre de racheter des obligations des dettes souveraines à des taux très intéressants ?

Pour certains, comme l’économiste Tylor Cowen, il semble clair que "la zone euro a entrepris une sérieuse avancée politique". Pour d’autres, comme Felix Salmon, ce n’est pas si évident, car les banquiers européens ne cessent de dire qu’ils n’ont pas de plan pour racheter la dette. Ses doutes sont d’ailleurs partagés par la plupart des analystes, prudents.

Reste que le marché n’est plus le même depuis quelques jours, chiffres à l’appui : les rendements des obligations à court à et à long terme ont plongé, pour plusieurs pays. Ainsi des obligations espagnoles à deux ans, selon un graphique de Bloomberg :

Si la BCE décide de prêter aux banques, c'est parce que la Constitution européenne lui interdit de prêter directement à un Etat. Elle souhaiterait donc utiliser les banques pour qu'elles prêtent à sa place aux Etats. C'est ce mercredi que les premières réponses pourraient être apportées à la rumeur : la BCE va organiser des prêts à long terme pour les banques européennes. Selon le montant de ces prêts, il est espéré que les banques utiliseront ensuite cet argent pour non seulement financer les ménages et les entreprises, mais aussi pour acheter des obligations des gouvernements. Donc si la BCE prête à des taux faibles aux banques, celles-ci peuvent ensuite prêter aux gouvernements européens, qui émettront alors des obligations à des taux plus élevés.

Les avis pessimistes rappellent néanmoins que cela ne résout en rien les problèmes de fond de la zone euro, comme celui de la note des dettes souveraines des pays, qui par ailleurs ne peuvent toujours pas prendre des mesures de politique monétaire, en raison de la monnaie commune.

Pourtant, si la crise de la dette s’achève, cela ne se verra pas du jour au lendemain. Et aucun dirigeant, ni de la BCE, ni d'un Etat, ne se risquera à annoncer que les turbulences sont terminées. Il semble néanmoins possible de voir, dans les chiffres rassurants des obligations espagnoles, et dans le scénario d ‘une intervention BCE auprès des banques, un tournant notable dans la gestion politique de cette crise. 

Lu sur Business Insider

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