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Face aux défis de la droite, Nicolas Sarkozy veut prendre de la hauteur
©Reuters

Virage

Son meeting dans le Bas-Rhin annonce un changement de stratégie majeur pour l'ancien chef d'Etat.

Nicolas Sarkozy ne s'y attendait probablement pas. Malgré les critiques, François Hollande a bondi dans les sondages de popularité. Plébiscité, une fois de plus, pour sa gestion des attentats, le président de la République a surtout coupé l'herbe sous les pieds des Républicains, en reprenant à son compte plusieurs propositions de la droite et en affichant un discours très sécuritaire, apanage traditionnel des sarkozystes. Entre un président convaincant et une extrême-droite plus renforcée que jamais, Nicolas Sarkozy peine à trouver le bon ton. Véhément contre l'exécutif pendant plusieurs jours, reprochant ainsi le "temps perdu," sa stratégie a fait long feu. Les sondages en vue des régionales poussent le Front national. L'unité nationale, qu'il a régulièrement ébréchée par ses critiques, était réclamée. Le point d'orgue de cet échec était sans nul doute la séance de questions au gouvernement où l'opposition a chahuté et sifflé le Premier ministre. Un mauvais spectacle critiqué par plusieurs ténors de la droite. "Nicolas Sarkozy et Christian Jacob (président du groupe parlementaire) ont fait le choix de laisser la parole aux plus offensifs, ils pensaient qu’il fallait être hyper agressifs" expliquait alors un cadre du parti au Monde. 

Las, le patron des Républicains a opéré un grand virage stratégique à Schiltigheim, dans le Bas-Rhin, lors d'un meeting de soutien au candidat Philippe Richert. Le canard enchaîné rapporte les propos du chef de l'opposition, en off. "C'est un moment très difficile pour l'opposition. Nous ne sommes pas audibles. Ça s'annonce d'autant plus difficile que Hollande a repris 80% de nos propositions sur la sécurité."

POur son meeting, il a fait appel au lyrique Henri Guaino, sa plume "historique", pour un discours aux accents gaulliens. La critique directe contre le gouvernement et les railleries sur François Hollande s'effacent pour laisser place à la hauteur : Nicolas Sarkozy a de nouveau enfilé son costume de chef d'Etat. "J’ai été président de la République. Je connais la lourdeur de la charge quand surgit le drame", a-t-il affirmé. "Je sais l’ampleur des responsabilités que le chef de l’Etat doit assumer et la difficulté de décider en dernier ressort, seul face à sa conscience."

Mieux, il s'est même lancé dans un "hommage" au président de la République. "J’approuve l’état d’urgence, j’approuve la déchéance de nationalité pour les binationaux qui trahissent la France, j’approuve l’assignation à domicile, j’approuve les pouvoirs exceptionnels donnés au gouvernement, aux préfets, aux autorités administratives, à la police, à la gendarmerie, pour débusquer les assassins." Désormais, plus de futilités politiciennes. Coincé entre le gouvernement et le Front national, les Républicains doivent reprendre leur souffle. Sinon, les élections régionales risquent d'être un fiasco.

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