Attentats de Paris : Eric et Laurent, les héros oubliés qui ont désarmé Amedy Coulibaly le 8 janvier, témoignent<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Faits divers
Attentats de Paris : Eric et Laurent, les héros oubliés qui ont désarmé Amedy Coulibaly le 8 janvier, témoignent
©

Enfin reconnus

Ce jeudi 22 octobre, les deux rescapés de la fusillade de Montrouge, ainsi qu'un policier municipal, ont reçu des mains du préfet des Hauts-de-Seine la médaille de la sécurité intérieure et la médaille d'acte de courage et de dévouement pour leur bravoure.

Ils ont vécu l'enfer, il y a dix mois, puis l'oubli. Trois hommes, un policier et deux employés de la voirie de Monrouge ont reçu des mains du préfet des Hauts-de-Seine la médaille de la sécurité intérieure et la médaille d'acte de courage et de dévouement pour leur bravoure témoignée lors de la première attaque d'Amedy Coulibaly, le 8 janvier.

"Ce matin-là, on a reçu un coup de fil comme c’est le cas quand il y a un accident", raconte au Parisien, Laurent, 41 ans, aujourd'hui chef d’équipe au service voirie. Un banal accrochage sur l'avenue Pierre-Brossolette. Deux policiers municipaux, dont Clarissa Jean-Philippe, sont également sur place. En attendant l'arrivée de la dépanneuse, tous quatre discutent en cercle. Ils évoquent peut-être les attentats à la rédaction de Charlie Hebdo, la veille.

"Là, j’ai senti quelqu’un qui me tirait par le bras, donc je me suis retourné", poursuit Laurent. "Et j’ai vu ce type cagoulé. J’ai tapé sur le bout de la Kalachnikov en pensant que c’était un jouet." Mais, alors que Laurent ne réalise pas tout de suite, les coups de feu partent et son coéquipier Eric est touché au visage : une balle a traversé son crâne au-dessus de la lèvre supérieure, ressortant sous l'oreille droite. Clarissa Jean-Philippe, elle, s'écroule. Elle a été touchée mortellement par deux projectiles. 

"J'étais paralysé pendant une ou deux secondes. Mais on comprend que, si on réagit pas, on va mourir", raconte Eric à l'AFP. "Je me suis dit : il ne faut pas que je tombe par terre. Nos regards, avec Laurent se sont croisés. J'ai réussi à me décaler. La douleur arrive, le sang coule. Et ça a été tellement vite que je n'ai pas vu tomber Clarissa." Laurent évoque le tireur : "J'ai croisé un taré le 8 janvier. Coulibaly, c'est un taré". Il s'attarde sur l'état du terroriste qui était "shooté", désinhibé face à la violence. "Ces mecs-là, ils prennent des trucs avant de passer à l’acte. C’est pas du courage."

Enfin, il raconte comment il a fait pour échapper à la mort : "Le seul moyen de survivre, c'est de lui sauter dessus comme une sangsue". Et de poursuivre : "Ça a duré longtemps. J'ai arraché sa cagoule, j'ai tenté de le frapper. La seule phrase qu'il a prononcée, c'est : 'Tu veux jouer, tu vas crever'".

Dix mois après, Eric et Laurent disent aller "bien". Mais ils demeurent amers envers la mairie de Montrouge, qui les a "zappés". Et Laurent de préciser : "Aucun soutien, rien, même pas une poignée de main. J'ai vécu le néant pendant 10 mois". Même discours pourEric, qui doit encore subir des soins consécutifs à ses blessures, a "l'impression d'être tombé dans une oubliette". Si les deux collègues ne se voient pas comme des héros, ils sont néanmoins "soulagés" par cette remise de médailles.

Lu sur Le Parisien

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !