Ankara : après l'attentat, la Turquie panse ses plaies et cherche les coupables<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Ankara : après l'attentat, la Turquie panse ses plaies et cherche les coupables
©Reuters

Deuil et colère

Un attentat a fait au moins 95 morts à Ankara lors d'un rassemblement pour la paix à quelques jours des élections législatives anticipées.

Ankara se réveille ce dimanche sous le choc, au lendemain de l'attentat le plus meurtrier que la capitale turque ait connu. Deux bombes ont éclaté lors d'une manifestation en faveur de la  paix ce samedi matin, à la sortie de la gare centrale, en plein cœur de la ville. En la fin de cette journée sanglante, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a décrété trois jours de deuil national. Selon un communiqué des services du Premier ministre, le bilan s'élevait ce samedi en fin de soirée à 95 morts et 246 blessés, dont 48 se trouvaient toujours en soins intensifs dans les hôpitaux d'Ankara.

Le Parti démocratique des peuples (HDP), formation pro-kurde qui avait appelé à la manifestation, a assuré dans la nuit sur son compte Twitter avoir établi un bilan de 128 morts. Les victimes des déflagrations se rendaient à la marche pour la paix organisée par des syndicats turcs, des ONG et des partis de gauche pour appeler à la fin des combats qui font rage dans le sud-est du pays entre les forces de sécurité turques et les rebelles du PKK. Quelques instants après les explosions, la police locale faisait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule présente sur les lieux de l'attaque.

Restait à savoir qui avait pu commettre de tels actes de violence. Rapidement, des sources gouvernementales ont laissé entendre qu'il s'agissait bien là d'attaques terroristes. Aucun doute pour le député CHP (sociaux-démocrates) Musa ςam, présent sur place. L'homme politique poste sur son compte Twitter la photo de l'une des billes d'acier retrouvées sur le sol de la rue. "Sûrement placée avec la bombe dans l'intension de faire un maximum de victimes", commente son collègue Aykan Erdemir, ancien député du CHP.

Aucune piste n'est privilégiée par les autorités – le nom de l'État islamique circule sur les réseaux sociaux –, et le Premier ministre Ahmet Davutoglu a indiqué que, selon de "fortes preuves", cette attaque [avait] été perpétrée par deux kamikazes". En l'absence de revendication, le chef du gouvernement a pointé du doigt trois mouvements susceptibles, selon lui, d'en être l'auteur : le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le groupe Etat islamique (EI) et le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) d'extrême gauche. Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a dénoncé une "attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays" et promis "la réponse la plus forte". 

Bon nombre d'observateurs estiment que le modus operandi n'est pas sans rappeler les attaques contre les militants du parti pro-kurde HDP (également présents à Ankara aujourd'hui) lors d'un meeting en juin dernier dans les rues de Diyarbakir et l'attentat-suicide à Suruç – attribué à l'EI – qui avait coûté la vie, fin juillet, à 33 personnes. Dans la foulée, les combats entre Ankara et le PKK avaient repris, faisant éclater le fragile cessez-le-feu de 2013.

"Le mode opératoire est le même et les cibles, aussi – de jeunes partisans de gauche : on est dans la droite lignée de ce qui s'est passé cet été", avance Samim Akgonul politologue et professeur à l'université de Strasbourg. Et de poursuivre : "Le timing aussi n'est pas anodin. Dimanche, le PKK devait annoncer un cessez-le-feu unilatéral pour laisser la place à la politique et aux élections."

Les réseaux sociaux, comment souvent dans de tels cas, de nos jours, partageaint des images du drame :

Lu sur BFMTV

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !