Crise des migrants : nouvelle donne avec la fermeture des frontières en Autriche et en Allemagne <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Crise des migrants : nouvelle donne avec la fermeture des frontières en Autriche et en Allemagne
©Reuters

Urgence

Après l'Allemagne, la Slovaquie et l'Autriche ont annoncé à leur tour ce lundi le rétablissement des contrôles aux frontières face à l'afflux de dizaines de milliers de migrants.

La journée a été ponctuée par plusieurs annonces et déclarations, alors que se tenait à Bruxelles une réunion avec les ministres de l'Intérieur des 28. 

  • L'Autriche ferme également ses frontières ce lundi matin

  • François Hollande veut que "l'Europe puisse respecter et faire respecter ses frontières"

  • L'Allemagne prévoit l'arrivée d'un million de réfugiés

À Munich, les autorités ont été totalement débordées ce week-end. Munich est certes la troisième plus grande ville d'Allemagne, mais elle semble atteindre ses limites d'accueil. Comme le capitale de la Bavière est la première grande agglomération sur le chemin des migrants une fois qu'ils ont passé la frontière, depuis une semaine, un flot ininterrompu de personnes y parviennent chaque jour. La décision de Berlin a immédiatement fait des émules parmi les pays de l'Est - Slovaquie et République tchèque - qui rejettent depuis des semaines l'idée allemande de quotas de répartition des réfugiés entre les 28 membres de l'UE, mais aussi en Autriche, elle aussi sous pression. Budapest a par ailleurs décidé de déployer des militaires à sa frontière avec la Hongrie, où le flux de migrants a pris des proportions sans précédent à la veille de la mise en oeuvre de nouvelles dispositions anti-migrants par Budapest.

21h42 Un milliardaire égyptien veut acheter deux îles en Grèce pour accueillir des réfugiés

Le milliardaire égyptien Naguib Sawiris a annoncé aujourd'hui qu'il était en négociation pour l'achat de deux îles en Grèce pour y installer des milliers de réfugiés fuyant la Syrie et d'autres zones de conflit. Le richissime homme d'affaires avait proposé début septembre à la Grèce et à l'Italie de leur acheter une de leurs îles avec l'objectif d'y accueillir des migrants. "Je leur fournirai des emplois grâce à la construction de leur 'nouveau pays'", avait-il indiqué sur son compte Twitter.

"J'ai identifié deux îles en Grèce (...) et je suis actuellement en contact avec leurs propriétaires. Nous sommes prêts à négocier avec ces derniers à condition que le gouvernement grec donne son accord pour accueillir le plus grand nombre de réfugiés possible", a déclaré M. Sawiris lundi dans un communiqué sur Twitter. "Nous attendons le feu vert de la Grèce pour lancer les démarches administratives en vue de l'arrivée des réfugiés", a-t-il ajouté.

21h15 Bernard Cazeneuve s'est exprimé à l'issue d'une rencontre interministérielle à Bruxelles

"Nous devons engager un plan européen massif de lutte contre les filières de la traite des êtres humains. La France s'est engagée à lutter fermement contre ces filières criminelles (…) Depuis 2015, ce sont 177 filières qui ont été démantelées en France, ce qui représente 3 300 individus. Le nombre de reconduites à la frontière hors-UE a augmenté de 13% lors de la dernière année (…) Nous avons besoin d'un système efficace de contrôle des frontières extérieures de l'Union européen. Il faut que Frontex monte en puissance et soit mandaté par l'UE pour organiser le retour de ceux qui sont en situation d'irrégularité, car ils sont des migrants économiques irréguliers" a déclaré le ministre de l'Intérieur.

20h20 La France va déployer une frégate pour contrer les passeurs

La France va déployer une frégate pour contrer les réseaux de passeurs en Méditerranée dans le cadre du renforcement de l'opération européenne EU Navfor Med, a déclaré aujourd'hui le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. "La Méditerranée offre depuis trop de mois le visage d'une mer meurtrière pour ceux que l'instabilité a jeté hors de chez eux", a-t-il souligné lors de l'université d'été de la Défense à Strasbourg.

"Devant cette situation, il y a d'abord une obligation humanitaire de sauvetage des vies humaines (...) une obligation de solidarité pour celles et ceux qui sont persécutés ou menacés par les trafiquants et les passeurs", et également "une obligation de réaction contre ceux qui tirent profit de cette situation inhumaine", a-t-il ajouté. Lancée en juin dernier, la mission navale européenne était jusqu'à présent limitée à la collecte de renseignements. La deuxième phase de l'opération, dont la date de lancement n'a pas encore été officiellement annoncée, "comprendra des interceptions en haute mer", a indiqué Jean-Yves Le Drian. 

18h40 L'OMS appelle à répondre aux besoins sanitaires des migrants

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé jeudi à une réponse "publique, régionale, globale et systématique" aux besoins sanitaires des réfugiés. Pour Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe, les efforts doivent se concentrer sur les mesures de santé publique, notamment la vaccination et les soins d'urgence.

17h25 La police hongroise a fermé le principal point de passage des migrants à la frontière serbe

"Nous craignons que les gens soient coincés avec de telles mesures étatiques" a expliqué le représentant de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés en Hongrie, présent sur place.

"Je viens juste de voir la police des frontières empêcher une famille de rentrer en Hongrie" raconte une journaliste de France 2, témoin de la fermeture de la frontière entre la Serbie et la Hongrie.

16h50 Les Pays-Bas vont renforcer les contrôles aléatoires aux frontières

Les autorités néerlandaises vont mener des contrôles aléatoires à leurs frontières en raison de l'arrivée massive de demandeurs d'asile dans l'Union européenne, a expliqué ce lundi le ministère néerlandais de la Justice. "Nous allons intensifier les contrôles mobiles dans les régions frontalières" a déclaré Yvonne Wiggers, porte-parole du secrétaire d'Etat à la Sécurité et la Justice, Klaas Dijkhoff. Cette mesure est applicable dès aujourd'hui.

Les centres d'accueil aux Pays-bas devraient être complets avant la fin du mois de septembre, où près de 3000 demandeurs d'asile sont entrés la semaine dernière, soit deux fois plus que la semaine précédente. Conformément au projet de quotas de la Commission européenne, les Pays-Bas doivent accueillir 9000 demandeurs d'asile, surtout originaires du Proche-Orient et d'Afrique du Nord. 

16h20 Bernard Cazeneuve veut des "hot spots" pour accueillir les migrants

Ce lundi, Bernard Cazeneuve s'est à nouveau prononcé en faveur de la mise en place de "hot spots" pour accueillir les migrants. Le ministre de l'Intérieur souhaite la création de centres d'accueil des réfugiés et de contrôle des frontières en Hongrie, en Italie et en Grèce, principaux pays d'entrée des réfugiés dans l'Union européenne.

Au terme de la réunion d'urgence de l'UE sur la crise migratoire, Bernard Cazeneuve a estimé que tous les pays doivent "participer au processus de relocalisation", en appelant à la "cohésion et de la solidarité" de l'Europe.  

"Il n'y peut pas y avoir de processus de relocalisation s'il n'y a pas la mise en place d'un dispositif puissant et efficace de contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne et la mise en place des fameux hot sports/ Les hot spots doivent permettre de distinguer ceux qui relèvent du statut de réfugié de ceux qui sont migrants économiques irréguliers et qui doivent être reconduits à la frontière" a déclaré le ministre, qui souhait l'équilibre entre "humanité et responsabilité qui permettra de maîtriser la situation actuelle".

"Nous devons le faire dans l'urgence parce que les drames humanitaires incitent à agir avec rapidité. C'est notre responsabilité à la fois politique et morale" a-t-il conclu.

15h01 Le pape François évoque un "danger d’infiltration" des terroristes de l'EI

A la radio catholique portugaise Radio Renascenca, qui lui demandait si la crise migratoire pouvait être l’occasion d’un réveil des consciences en Europe, le pape François a répondu ce lundi : "C’est possible (...) Je dois aussi dire que, de nos jours, les conditions de sécurité (...) ne sont pas les mêmes qu’à d’autres périodes. La vérité, c’est qu’à seulement 400 kilomètres de la Sicile, il y a un groupe terroriste incroyablement cruel. Il y a donc un danger d’infiltration, c’est vrai." Le chef de l’Eglise catholique faisait référence aux djihadistes de l’Etat islamique (EI).

14h05 Les Républicains veulent fermer la frontière franco-italienne

Le parti Les Républicains demande le rétablissement "provisoire" des frontières entre la France et l'Italie, a indiqué le député Guillaume Larrivé chargé de l'immigration au sein de Les Républicains. "La France doit prendre l'initiative de rétablir provisoirement à la frontière franco-italienne des contrôles (...) compte tenu de l'afflux en provenance du Sud", a-t-il dit, "sous la forme de patrouilles mobiles de la police aux frontières". Commentant la volte-face de la chancelière Merkel, Guillaume Larrivé a estimé que cette "décision valide très exactement l'analyse qui est celle du président Sarkozy". "La décision de Mme Merkel est un tournant", a-t-il insisté. "Il faut s'engager urgemment dans une vraie refondation de Schengen", a-t-il ajouté.

13h21 L'Autriche ferme ses frontières

Après l'Allemagne, la Slovaquie et l'Autriche ont annoncé à leur tour ce lundi le rétablissement des contrôles aux frontières face à l'afflux de dizaines de milliers de migrants, suspendant de facto les accords de Schengen sur la libre circulation en Europe, avant une réunion à Bruxelles consacrée à la répartition des réfugiés. La ministre de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, a anoncé cette décision.

12h35 Bataille de chiffres en Allemagne

Un porte-parole du ministère fédéral de l'Intérieur a indiqué un peu plus tard que la prévision officielle de 800.000 demandeurs d'asile cette année, communiquée par le gouvernement il y a quelques semaines, était "toujours valide" et qu'il n'y avait à ce stade "pas de raison de la modifier". "Mais par nature ce n'est qu'une prévision", a ajouté ce porte-parole lors d'un point presse régulier du gouvernement. Il a concédé qu'il y avait eu "une évolution dynamique" du rythme d'arrivées"depuis la date à laquelle nous avons émis cette prévision (...), mais cela peut aussi aller dans l'autre sens".

12h05 Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel affirme qu'il y aura "un million" de réfugiés

Par la voix de son vice-chancelier Sigmar Gabriel, l'Allemagne a justifié ce lundi sa décision de suspendre la libre circulation en Europe par "l'inaction" de l'UE. Une volte-face de la chancelière Angela Merkel, confrontée à des problèmes logistiques mal anticipés et à la grogne de son camp politique, qui survient quelques jours seulement après qu'elle a plaidé auprès de ses partenaires européens pour un accueil des réfugiés sans limite de nombre.

Sigmar Gabriel a expliqué sur le site Internet du Parti-social démocrate allemand (SPD), dont il est président "Il y a de nombreux signes qui montrent que cette année, nous n'aurons pas à prendre en charge 800.000 réfugiés comme l'a prévu le ministère de l'Intérieur, mais un million". Ce dernier a assuré dans son message aux sociaux-démocrates que l'Allemagne était "forte" et pouvait "faire beaucoup de choses". "Pourtant, ces derniers jours, nous avons vu que, en dépit de nos meilleures intentions, nos capacités de prendre en charge les gens ont atteint leurs limites", a-t-il ajouté. "En dépit de nombreuses discussions avec nos partenaires européens, nous ne sommes pas encore parvenus à trouver une solution européenne pour la crise des réfugiés", a insisté M. Gabriel, alors qu'une réunion sur une clé de répartition des migrants au sein des 28 pays de l'Union européenne est prévue dans la journée à Bruxelles.

11h31 L'Europe décide de recourir à la force militaire

L'Union européenne a décidé lundi de recourir à la force militaire contre les passeurs de migrants dans le cadre de son opération navale EU Navfor Med en Méditerranée, a-t-on appris de sources européennes à Bruxelles. Cette mesure, qui doit être effective à partir de début octobre, autorise les navires de guerre européens à arraisonner, fouiller, saisir et dérouter les navires soupçonnés de servir aux passeurs. Ils pourront également procéder à des arrestations, à condition de ne pas entrer dans les eaux territoriales libyennes.

11 heures François Hollande :  "la France et l'Allemagne vont être extrêmement pressantes"

François Hollande est à Vesoul ce lundi pour évoquer les zones rurales. En marge de son déplacement, il s'est exprimé sur la crise des migrants. Le chef de l'Etat a notamment indiqué que "la France et l'Allemagne vont être extrêmement pressantes" pour la mise en place de centres de contrôle aux frontières de l'Union européenne pour que "l'Europe puisse faire respecter ses frontières".

"Nous ferons en sorte aujourd'hui même qu'il y ait des conclusions qui fassent que l'Europe puisse respecter et faire respecter ses frontières. Concrètement, cela veut dire des centres d'enregistrements en Grèce, en Italie, en Hongrie, pour éviter ce qui se produit aujourd'hui. C'est ce que vont faire prévaloir la France et l'Allemagne. Nous serons extrêmement vigilants, extrêmement pressants" sur la mise en place de ces centres, a affirmé le président de la République.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !