L'Allemagne opposée à la "solution BCE" : pas à cause de son passé, mais...<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
L'Allemagne opposée à la "solution BCE" : pas à cause de son passé, mais...
©

Zone euro

Si l'Allemagne refuse que la BCE rachète la dette des Etats européens, ce n'est pas uniquement à cause du souvenir de l'hyper-inflation des années 1920. Sa position s'explique autrement.

Tout le monde s'accorde sur le fait que la seule solution pour mettre un terme à la crise de la zone euro est de permettre à la Banque Centrale Européenne (BCE) de racheter directement la dette des pays en difficulté. Tout le monde, sauf l'Allemagne.

Et pourquoi donc ? On invoque souvent le passé douloureux de l'Allemagne, qui avait dû faire face à une hyper-inflation dans les années 1920 (la fameuse "valise de billets pour aller acheter son pain"), qui avait favorisé la montée du nazisme dans la République de Weimar. Et pourtant, telle n'est pas la véritable raison des réticences allemande.

Comme l'explique l'analyste Lorcan Roche Kelly dans une note pour Trend Macrolytics (réservée aux abonnés), l'Allemagne s'est engagée depuis une dizaine d'années dans un plan Agenda 2010, dont le principe est le suivant : baisser les salaires des travailleurs, mais sauvegarder l'emploi, comme l'illustre ce graphique des salaires (en bleu, l'Allemagne) :

Source : triplecrisis

Pour l'instant, le deal est tenu : le chômage allemand reste à un niveau largement inférieur à celui de ses partenaires européens.

Sauf que l'inflation provoquée par une intervention de la BCE sur le marché de la dette européenne aurait pour effet de briser le deal, en réduisant drastiquement le pouvoir d'achat des salariés allemands.

C'est en tout cas ce que croient les Allemands. Car comme le montre ce graphique de Business Insider, les banques centrales peuvent racheter de la dette sans nécessairement provoquer de l'inflation :

(en noir : l'intervention de la Federal Reserve américaine pendant la crise de 2008 ; en bleu : l'évolution du pouvoir d'achat)

Quoiqu'il en soit, même faux, cet argument est plus crédible qu'une simple phobie historique.

Lu sur Business Insider

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !