Etat islamique : Abu Abdullah qui a planifié 15 attaques-suicides se confie et dit n'éprouver "ni remords, ni regrets"

Abu Abdullah a été pendant près d'un an l'homme le plus recherché de Bagdad. Cet homme n'est autre que le responsable de l'organisation des attentats suicides de l'État islamique (EI) dans des lieux divers de la capitale irakienne : mosquées, universités, checkpoint... Jusqu’à son arrestation, fin juillet 2014. Il est l'un des rares membres de l'organisation terroriste à avoir été capturé vivant. Depuis, il loge dans une cellule d'une prison de haute sécurité. De là, il livre des interviex pour expliquer son rôle dans l'organisation islamiste. Après le journal allemand Der Spiegel, il se confie au quoitidien britannique The Guardian.

Il explique ainsi qu'au moment de son arrestation il s'était occupé de quinze terroristes auteurs d'attaques-suicides. Lorsqu'il les accueillait, il les scrutait pour être sûrs qu'ils étaient prêts. Puis, il priait avec eux dans leurs dernières heures de vie avant de les conduire à leurs objectifs. Il les aidait à attacher leur ceintur d'explosifs. Ensuite, il raconte avoir regardé de près ses "apprentis" se faire exploser. Il estime que plus de 100 personnes ont trouvé la mort dans les attaques qu'il a orchestrées. Ce sont souvent des membres des forces de sécurité, mais il y aussi, parmi les victimes d enombreux civils, y compris des femmes et des enfants.

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A la question du Spiegel : "Regrettez-vous d’avoir tué ces personnes ?", Abu Abdullah répond : "C’étaient des infidèles ! Les Chiites sont des infidèles, j’en suis convaincu." Mais, dans son interview au Guardian, il semble évoquer un début de regret, vite balayé : "La plupart des gens qui sont morts étaient des cibles valides et ceux qui ont été pris dans les attaques seront acceptées par Dieu." Et d'ajouter : " Il y a une seule fois où j'ai eu des regrets . Un martyr du marché de Qadhimeya s'est fait exploser avec des femmes et des enfants à proximité. Cela m'a troublé, mais le lendemain, je m'étais calmé à ce sujet. Je savais que je devais être fidèle à mon idéologie." Et de conclure : "Je l'ai fait tout selon mes convictions. Je ne veux pas parler de regrets, et je ne veux pas parler de ma famille".