Plus de contrôles, billets nominatifs, patrouilles : les propositions européennes pour renforcer la sécurité dans les trains

Renforcer la sécurité face au terrorisme, mais sans "surréagir" : telle est la gageure à laquelle font face les pays européens reliés par le rail. Après une semaine de concertations, ils ont annoncé hier quelques nouvelles mesures de sécurité, alors que la France a d'ores et déjà renforcé les patrouilles armées sur les trains transfrontaliers et les TGV et mis en place des contrôles aléatoires.

A l'issue d'une réunion convoquée en urgence des ministres de l'Intérieur et des Transports de neuf pays reliés par des lignes ferroviaires (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse), des commissaires européens chargés de ces portefeuilles ainsi que du coordinateur européen de la lutte antiterroriste, il a été annoncé une intensification des "échanges d'information (...) notamment en utilisant toutes les possibilités du Système d'Information Schengen" (SIS), base de données communes aux polices européennes. Les agents des polices ferroviaires pourraient être équipés de terminaux leur permettant de consulter certains fichiers comme le SIS.

Pour mieux "détecter et prévenir les mouvements d'individus représentant une menace pour la sécurité", les ministres ont jugé "indispensable" de mettre en oeuvre des "opérations coordonnées et simultanées de contrôles sur certains trajets ciblés". Renforcement des contrôles d'identité, inspection plus fréquente des bagages des passagers dans les gares et les trains, augmentation du nombre de patrouilles mixtes (composées de policiers des pays traversés par le train), extension des billets nominatifs, font partie des mesures présentées.

Les ministres ont écarté toute remise en cause de l'espace Schengen ou le rétablissement de contrôles aux frontières. "Nous ne pouvons pas et ne voulons pas mettre en place un contrôle intégral des bagages dans les trains" allemands ou européens, a plaidé le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière. "En Allemagne, ce sont des millions de gens qui chaque jour prennent le train (...) nous ne voulons pas que les terroristes remportent ainsi un succès en faisant en sorte que tous ces voyages soient contrôlés", a-t-il ajouté.