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Danielle Mitterrand
est décédée
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Une vie d’engagement

L’ancienne Première dame avait 87 ans. Elle avait été hospitalisée vendredi pour une insuffisance respiratoire et placée en coma artificiel.

Quinze ans après François, Danielle Mitterrand s’est éteinte dans la nuit de lundi à mardi à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, après 87 ans d'une vie engagée et militante. 

De 1981 à 1995, elle tient son rôle de Première dame de façon très active et engagée, bien à l’opposé par exemple d’une Yvonne de Gaulle. Elle se sert ainsi de la tribune que lui offre sa place d’épouse de chef d’Etat pour intensifier son combat pour les droits de l’homme. En 1986, elle crée la fondation France Libertés, qui a fêté son 25ème anniversaire en octobre dernier et qui promeut notamment un meilleur accès à l’eau dans le monde.  

Présentée comme plus à gauche que son mari, souvent surnommée "la gauchiste" par les proches de l’ancien chef de l’Etat, ses relations et ses amitiés font parfois jaser, comme lorsqu’elle embrasse Fidel Castro sur les marches de l’Elysée en 1995.  Elle reste célèbre également pour son engagement contre l’esclavagisme ou en faveur du peuple Kurde. Elle réchappe d'ailleurs, avec Bernard Kouchner, d'un attentat au Kurdistan irakien en 1992. 

Un engagement commencé dès son plus jeune âge. Née en 1924, Danielle Mitterrand entre dans la Résistance alors qu’elle a à peine 17 ans. C’est là qu’elle rencontre François Mitterrand, qu'elle épouse en 1944, la veille de ses 20 ans. Elle l’accompagnera dans toutes les campagnes politiques qui le mèneront finalement à l’Elysée. Bien qu’elle ait soutenu Ségolène Royal en 2007, elle s’était éloignée ces dernières années du PS, estimant que "les dirigeants socialistes n'ont pas la fibre socialiste".

Après la mort de François Mitterrand en janvier 1996, elle veille à honorer sa mémoire. Elle est aussi l’auteur de livres best-seller comme En toutes libertés (1996) et Le livre de ma mémoire (2007). 

Danielle Mitterrand avait accordé sa dernière interview à France 2, début octobre à l'occasion des 25 ans de son association. 

Le monde politique, surtout à gauche, a bien sûr rendu hommage à l'ancienne Première dame. Le candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande a parlé d'"une grande dame, engagée très jeune dans la résistance, qui avait mis son courage et son immense énergie au service de la cause qui valait pour elle, celle des libertés". Nicolas Sarkozy a lui "salué le parcours exemplaire d'une femme qui n'abdiqua jamais ses valeurs et poursuivi jusqu'au bout de ses forces les combats qu'elle jugeait justes". 

Évoquant une "situation particulière" pour lui, puisqu'il est à la fois ministre d'un gouvernement de droite et neveu de Danielle Mitterrand, Frédéric Mitterrand a estimé qu'elle a "énormément contribué a humaniser l'idée même de la présidence de la République, en gardant sa liberté de penser et sa liberté de parole". "Je partage évidemment le chagrin de ma famille" a-t-il ajouté, disant qu'il avait "toujours eu becuoup d'affection" pour Danielle Mitterrand, même si leurs "convictions n'étaient pas les mêmes". 

Pour Martine Aubry, "la France perd une conscience qui savait lui parler en face". Ségolène Royal a elle noté que " la vie lui a réservé des épreuves qu'elle a surmontées avec dignité et courage". Jean-Pierre Chevènement, candidat du Mouvement républicain et citoyen (MRC) à l'Elysée, a lui salué en Danielle Mitterrand un "exemple de rectitude et de générosité."

Lu sur AFP

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