Yanis Varoufakis dévoile le plan B sur lequel il travaillait en secret pour sauver la Grèce

Il avait tout prévu. Yanis Varoufakis, l'ancien ministre des finances grec, a dévoilé l'incroyable plan B sur lequel il travaillait en secret pour créer un système bancaire parallèle qui aurait permis à l'économie grecque de continuer à fonctionner dans le cas où la BCE aurait mis un terme à ses plans d'urgence. Le quotidien grec I Kathimerini a rapporté l'étendue de ce projet dans son édition du 26 juillet et précisé qu'il s'agissait d'une initiative d'Alexis Tsipras. "Le premier ministre, avant de gagner l'élection en janvier, m'a donné son feu vert pour trouver un plan B. J'ai donc assemblé une petite équipe qui est restée secrète pour des raisons évidentes" a indiqué Yanis Varoufakis.

Ainsi, ce dernier a expliqué que l'objectif de ce plan de secours consistait à transférer les fonds des contribuables, directement aux organisations et ce, sans avoir à passer par les banques, dans le cas où elles n'auraient plus de liquidités. "Nous voulions créer, discrètement, des comptes de réserve rattachés à chaque numéro fiscal, et permettre ensuite à chacun d'y accéder facilement avec un code […] Imaginons par exemple que l'État doive un million d'euros à un laboratoire pharmaceutique pour l'achat de médicaments pour le compte de la Sécu. Nous aurions pu immédiatement faire un virement vers le compte de ce laboratoire grâce à son numéro fiscal puis lui y donner accès avec un code pour qu'il l'utilise ensuite comme un mécanisme de paiement parallèle pour n'importe quel autre versement vers n'importe quel autre numéro fiscal" a détaillé l'ex ministre, qui a tout de même mentionné les difficultés rencontrées

S'apercevant qu'un dirigeant de la troïka était en possession des manettes de la direction générale des impôts, Varoufakis fit appel à l'un de ses amis expert informatique pour pirater la plateforme fiscale. (Oui oui vous avez bien lu). "Une semaine plus tard, il m'appelle et me dit: 'Je contrôle les machines mais pas le logiciel, il appartient à la troïka. Je fais quoi?' explique Yanis Varoufakis. On s'est vus, sans que personne ne le sache, et je lui ai dit que si je demandais une autorisation, la troïka serait immédiatement au courant que nous tentons de créer un système parallèle. Et nous avons décidé de pirater le logiciel de notre propre ministère juste pour copier les numéros fiscaux enregistrés sur la plateforme pour ensuite pouvoir travailler à la mise en place de ce système parallèle".

L'ancien ministre des finances grec s'est défendu d'avoir voulu rétablir la drachme comme le laissait comprendre l'article du I Kathimerini selon lui, mais a avoué que les citations étaient bien les siennes. Varoufakis a également spécifié qu'Alexis Tsipras avait décidé d'abandonner ce plan B, le jugeant trop risqué et conduisant son auteur à démissionner de ses fonctions de ministre des Finances grec.