PS et EELV s'accordent finalement sur le MOX

[Mis à jour jeudi à 15h30]

Michel Sapin (PS) et Jean-Vincent Placé (EELV) ont fait part, dans un communiqué conjoint, qu'un accord avait finalement été trouvé sur l'avenir du MOX, question qui envenimait les relations entre les deux partis à peine leur accord programmatique signé. Selon les deux négociateurs, la baisse de la part du nucléaire dans la production électrique s'accompagnera "d'un plan de reconversion" de la filière MOX, "permettant de maintenir le nombre d'emplois par la mise en œuvre de centres d'excellence du traitement des déchets et du démantèlement".

Rappelant que leur objectif est que la part du nucléaire dans la production d'électricité en France passera "à l'horizon 2025 de 75 % à 50 %", les deux partis s'engagent également, s'ils arrivent au pouvoir en mai et juin prochain à une reconversion, "à emploi constant" des "moyens de stockage des différents types de déchets, notamment du laboratoire de Bure en centres d'excellence du traitement des déchets et du démantèlement'". "Au cours de la prochaine législature, les activités dans les filières concernées de retraitement et de production de combustible avec les emplois afférents seront maintenus dans les deux sites de production, La Hague et Marcoule", ajoutent encore Jean-Vincent Placé et Michel Sapin. "Tel est la lettre et l'esprit de l'accord que nous avons conclu. Toute autre interprétation ne saurait prévaloir", concluent-ils. 

[Mis à jour jeudi à 11h]

Interrogé jeudi matin sur Europe 1, Jean-Vincent Placé, négociateur de l'accord avec le PS, a estimé que si "François Hollande a des petits amis à lui qui mettent du blanco sur des textes vus par la première secrétaire du PS et la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, ce n'est pas un bon début" pour que les écologistes soutiennent le PS.  Il a également déploré qu' "autour de François Hollande, il y a un entourage très très productiviste, très très pro-nucléaire", qui "commence à devenir extrêmement arrogant".

[Mis à jour mercredi à 18h]

MOX, voilà trois lettres qui risquent de semer une nouvelle sérieuse discorde entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts. A peine les deux partis avaient-ils signé mardi soir un accord de programme en vue d’uen possible futrure majorité, après des semaines de menaces et d’ultimatnum, qu’un sérieux point de désaccord apparaît.

Le MOX (qui vient de "mélange d'oxydes") est un combustible nucléaire fabriqué à basqe d’uranium et de plutonium, et dont Areva s’est fait une spécialité : l’entrerpsie produit 95% de la consommation mondiale. Ainsi que le révèle mercredi le quotidien Le Monde, dans la version de l’accord signé mardi soir par Martine Aubry et Cécile Duflot, les deux partis prévoient "la reconversion, à emploi constant, de la filière de retraitement et de fabrication du MOX".  Problème, dans le texte présenté à la presse après son vote par le bureau national du PS, cette phrase a disparu.  

La raison probable : Areva dit être intervenu auprès du PS pour le prévenir "des conséquences économiques, sociales, industrielles, environnementales très graves, qui conduiraient aussi à la disparition du leadership de la France dans le nucléaire civil". Selon Le Monde, ce serait François Hollande lui-même qui aurait demandé la suppression du paragraphe prévoyant la disparition du MOX.  Mais après que l’accord a été signé entre les deux partis…

Du coup, la tension, à peine retombée, est remontée de plus belle entre les deux alliés. Pascal Durand, porte-parole d'EELV, a dit"attendre queMartine Aubryappelle Cécile Duflot" pour l'informer de la situation. Pour Noël Mamère si "le PS, sous la pression d'Areva et du lobby nucléaire, décide dechangerd'avis, cela vachangerla donne pour nous et on ne peut pasconstruirel'aveniret une pacte majoritaire avec des gens qui renient leur parole".

Le porte-parole du PS,  Benoit Hamon a essayé de temporiser, avançant que le  paragraphe avait été"retiré provisoirement"afin de"clarifier"une"différence d'interprétation"entre socialistes et écologistes. Mais, nouvellement en chagre de la communication de François Hollande,  Manuel Valls a été beaucoup moins conciliant : "si on est favorables à l'EPR de Flamanville, celui-ci fonctionne au Mox, et par ailleurs une vingtaine de centrales nucléaires fonctionnent au Mox (...). La filière Mox doitêtremaintenue, l'usine de La Hague également" , a-t-il martelé. Alors que les centrales peuvent très bien utiliser d’autres combustibles.

Les Verts doivent eux se prononcer collectivement sur l’accord lors de leur conseil fédéral samedi. Il va falloir mettre les choses au clair d’ici là.