Lutte contre le djihadisme : les dix propositions de Ciotti et Mennucci<!-- --> | Atlantico.fr
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Hassan et Boubacar sont nés, reliés par l'abdomen.
Hassan et Boubacar sont nés, reliés par l'abdomen.
©Reuters

Deux députés pour dix propositions

La commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes des députés des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône a rendu sa copie pour aider au quotidien la justice et les services antiterroristes.

Patrick Mennucci, député (PS) des Bouches-du-Rhône, doit soumettre, ce mardi, le rapport de la commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes, initiée par Eric Ciotti (UMP). Il y a d'abord eu l'adoption de  la loi sur le renseignement, puis l'annonce de l'augmentation des effectifs de l'armée, afin de se recentrer notamment sur la lutte antiterroriste.

Selon le rapport, le rôle de la détention dans le processus de radicalisation est "controversé". D'un côté, "la quasi-totalité de ceux qui ont commis des actes violents au nom du djihad" sont passés par la prison. De l'autre, plus de 50% des djihadistes partis combattre étaient inconnus des services. Le rapport insiste sur la lutte contre la radicalisation en milieu carcéral et préconise notamment d'isoler les "leaders recruteurs" et d'améliorer la "grille d'évaluation du degré de radicalisation" pour ne plus mélanger "endurcis", "repentants" et "traumatisés".

Autre point : les hommes qui luttent sur le terrain en France. Aujourd'hui, 300 enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure suivent 162 enquêtes judiciaires. Un chiffre qui n'est pas suffisant, selon Patrick Mennucci qui souhaite doubler les "effectifs de policiers enquêteurs formés à la lutte antiterroriste". Eric Ciotti, lui, évoque "une situation de tension intenable et de déficit des moyens humains et matériels" au sein de la section antiterroriste du parquet de Paris. Pour soulager les neuf magistrats parisiens qui dirigent 157 enquêtes, le rapport préconise de permettre aux juridictions de Lyon ou Marseille notamment, de prendre la main sur certaines infractions terroristes.

Une autre proposition serait d'étendre l'accès aux fichiers. Le document suggère de permettre à certains services "concourant" au renseignement, comme la gendarmerie, d'avoir accès à des fichiers qu'ils ne peuvent pas consulter - système de gestion des passeports, par exemple. Patrick Mennucci propose de mieux contrôler les entrées et sorties de l'Hexagone. Il appelle notamment à la création, au niveau européen, d'un Passenger Name Record, un fichier de données sur les passagers aériens. Et de permettre un contrôle des passeports de ressortissants de l'espace Schengen, ce que la législation européenne interdit pour le moment.

Le rapport propose encore de rétablir l'autorisation de sortie du territoire, supprimée en 2010. Les exemples de mineurs partis seuls, sans avertir personne, en Turquie avant de passer en Syrie sont encore dans toutes les têtes. Comment gérer le retour, en Europe, des djihadistes partis combattre à l'étranger ? Pour les individus les moins dangereux, le rapport suggère d'imaginer une réponse "autre que sécuritaire" inspirée de la "méthode danoise". Une technique de lutte contre la radicalisation djihadiste basée sur l'accompagnement et la prévention avec un système de tutorat. Le système a convaincu Eric Ciotti, qui veut s'en inspirer dans les Alpes-Maritimes, et Patrick Mennucci suggère de mettre en place, en France, ce système de "mentors".

Lu sur Le Figaro

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