Clash Duflot-Mélenchon : de Rugy salue la fin de l'alliance rouge-verte

Lutte intestine à la gauche de la gauche. Les réactions s'enchaînent à la suite de la tribune de Cécile Duflot parue dans Libération. L'ex-présidente d'EELV a attaqué le livre de Jean-Luc Mélenchon sur l'Allemagne, le Hareng de Bismark : "Ton 'Hareng', Jean-Luc, me reste en travers de la gorge", écrit-elle. Elle ajoute : "Tu sembles donner un poids démesuré au passé dans la construction de l’avenir. L’Allemagne n’est pas notre ennemie. Elle ne l’est plus."

La réaction d'Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche, ne s'est pas fait attendre. Il a qualifié Cécile Duflot de "girouette" avant d'ajouter : "Le même jour, Cécile Duflot cotise deux fois pour le gouvernement PS : un coup de brosse à reluire pour Najat Vallaud-Belkacem un seau de boue contre Jean-Luc Mélenchon." Le principal intéressé est quant à lui resté mesuré : "Cécile Duflot devrait lire le livre préfacé par Daniel Cohn-Bendit : Non à l’Europe allemande. C’est Merkel ou moi l’ennemi ?"

De son côté, François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée, apprécie cette rupture. "L’idylle (entre Duflot et Mélenchon) a été de courte durée. Je ne sais pas si le mariage avait été consommé d’ailleurs, comme on dit en langue française bien de chez nous." Avant d'expliquer : "Nous sommes nombreux chez les écologistes à l’époque à avoir dit que ce n’était pas la bonne voie. L’alliance rouge-verte, ça n’a jamais été un bon choix pour l’écologie. Je vois que cette page-là est tournée et c’est tant mieux."

Seul le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, voit cet affrontement d'un bon œil : "Le débat est nécessaire, nous avons besoin de confrontations avec la volonté d’avancer pour la construction d’une nouvelle force politique à gauche."