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Un hommage rendu à Charlie Hebdo boycotté par six écrivains, Salman Rushdie s'insurge
©Reuters

Prix

L’association mondiale PEN, basée aux Etats-Unis, va remettre un prix pour la liberté d'expression à l'hebdomadaire français.

Un hommage de plus pour l'hebdomadaire satirique français. Charlie Hebdo va en effet être récompensé outre-Atlantique, le 5 mai. L’association mondiale d’écrivains PEN, basée aux Etats-Unis, va lui remettre un prix pour la liberté d'expression, selon l'édition du New York Times de dimanche. Mais six écrivains, Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi ne participeront pas au gala annuel du PEN American Center.

L'Australien Peter Carey, qui a remporté deux fois le prestigieux Booker Prize, s'est expliqué au quotidien américain. Selon lui, en décidant d'attribuer une récompense à Charlie Hebdo, le PEN allait au-delà de son rôle traditionnel de défense de la liberté d'expression contre la censure gouvernementale. Et de s'intergorrer ainsi : "Un crime horrible a été commis, mais était-ce une question de liberté d'expression pour que PEN America s'immisce là-dedans?".

L'auteur a même critiqué les choix éditoriaux du magazine, qui vise trop souvent l'islam et son prophète, selon certains."Tout cela a été aggravé par l'apparent aveuglement du PEN vis-à-vis de l'arrogance culturelle de la France, qui ne respecte pas son devoir moral à l'égard d'une grande partie de sa population".

Réponse du PEN American Center via son blog. Selon lui, Charlie Hebdo n'avait pas l'intention "d'ostraciser ou d'insulter les musulmans, mais plutôt de rejeter avec force la tentative d'une petite minorité d'extrémistes de poser des limites à la liberté d'expression". Et d'ajouter : "Nous serons désolés de ne pas voir ceux qui ont choisi de ne pas assister au gala, mais nous respectons leurs convictions". Jean-Baptiste Thoret, qui a échappé à l'attentat en arrivant tard au travail ce jour-là, devrait recevoir le "PEN/Toni and James C. Goodale Freedom of expression courage Award" au nom de ses collègues.

Salman Rushdie a vivement réagi sur Twitter. Pour le célèbre écrivain britannique d'origine indienne, menacé par une fatwa depuis la sortie des Versets sataniques en 1988, "si PEN, en tant qu'organisation défendant la liberté d'expression, ne peut pas défendre et célébrer ceux qui ont été assassinés pour des caricatures, alors franchement, cette association est indigne de son nom". Il qualifie ces écrivains de "pussies" qui sont "à la recherche de personnalité". Et Rushdie de conclure : "j'espère que personne n'en veuille jamais à leur peau".

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