Tsunami au FN après l'interview choc de Jean-Marie Le Pen : retour sur la folle journée vécue par le parti <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Tsunami au FN après l'interview choc de Jean-Marie Le Pen : retour sur la folle journée vécue par le parti
©REUTERS/Eric Gaillard

A suivre

L'interview choc du président d'honneur du parti publiée ce mercredi par le magazine Rivarol provoque des secousses. Des membres du parti de Marine Le Pen réclament l'exclusion de son père.

  • Jean-Marie Le Pen a donné une interview au magazine Rivarol, hebdomadaire d'extrême-droite
  • Le président du FN y attaque Valls, Philippot mais réhabilite aussi le Maréchal Pétain
  • "Je n’ai jamais considéré le Maréchal Pétain comme un traître" a dit Le Pen au magazine
  • "Valls est Français depuis trente ans, moi je suis Français depuis mille ans. Quel est l’attachement réel de Valls à la France ?" s'interroge Le Pen
  • Marine Le Pen a condamné les propos de son père et ne souhaite pas qu'il soit candidat aux régionales en PACA
  • Plusieurs membres du FN ou assimilié demandent l'exclusion de Jean-Marie Le Pen

Le FN traverse une importante zone de turbulences : le résumé de la journée

21h50 : Marine Le Pen : "Personne ne peut affaiblir le FN."

Dans une interview accordée au Figaro à paraître demain, la présidente du FN revient sur la crise que traverse son parti : "Je me trouve obligée, dans l'intérêt de mon pays, de prendre une décision difficile qui met en cause des liens filiaux. Mais le Front national est le seul outil d'espérance pour la France" confie-t-elle au quotidien. Et d'ajouter : "personne ne peut l'affaiblir et je ne laisserai personne le faire. En tout cas, pas tant que je serai présidente". 

21h35 : Pascal Perrineau dans un reportage au JT de TF1 : 

"Le FN, à travers Marine Le Pen, se pose à nouveau la question de devenir un parti de pouvoir. Or, ça n'a jamais été la tasse de thé de Jean-Marie Le Pen, et il le fait savoir." 

21h30 : Gilbert Collard dans un reportage au JT de TF1 : 

"Jean-Marie Le Pen incarne la vieillesse des acteurs qui ont connu la lumière et qui ne suportent pas de voir les feux de la rampe s'éteindre." 

21h10 : Paul-Marie Couteaux : "Cela ressemble à un vaudeville. On devrait en avoir honte."

Dans une interview accordée au 20 Minutes, Paul-Marie Couteaux évoque la relation de Marine Le Pen avec son père : "Marine Le Pen ne s’est pas libérée de la tutelle de son père. Elle est pourtant présidente du parti depuis 2011. N’ayant jamais rompu avec Jean-Marie Le Pen, ni avec ses idées, elle n’a pu s’affranchir de la tutelle du père sur le parti. C’est une déception, car la ligne 'ni droite, ni gauche' la mènera à l’échec: Un parti comme le FN a besoin de partis alliés pour avoir un espoir d’accéder au second tour de la présidentielle."

19h30 : Jamet (FN) "Les vrais provocateurs sont Jean-Jacques Bourdin, de BMFTV, et le journal Rivarol car ce sont eux qui posent les questions"

Dans une interview au Figaro, Alain Jamet défend Jean-Marie Le Pen : "Au lendemain des élections, ce qui me semble le plus important est l'exploitation de son discours. Le provocateur n'est pas Le Pen. Il ne fait pas de déclaration personnelle pour exprimer ce qu'il pense. Les vrais provocateurs sont Jean-Jacques Bourdin, de BMFTV, et le journal Rivarol car ce sont eux qui posent les questions. A part une seule fois, au moment de l'affaire «Durafour crématoire», tous les propos reprochés à Jean-Marie Le Pen étaient des réponses à des questions. D'ailleurs, tout ce qu'il pense - parce qu'il dit toujours tout ce qu'il pense - n'a jamais figuré dans le programme du Front national. Ses propos n'engagent que lui, personnellement."

19 heures : Henri Guaino sur Jean-Marie Le Pen "il a fondé le FN avec d'anciens pétainistes, d'anciens miliciens, d'anciens de l'OAS, d'anciens collabos..."

Invité de l'émission Tirs croisés sur iTélé, Henri Guaino a déclaré au sujet de Jean-Marie Le Pen "il a fondé le FN avec d'anciens pétainistes, d'anciens miliciens, d'anciens de l'OAS, d'anciens collabos..."

18h58 : Ravier "enterre" déjà Jean-Marie Le Pen

17h52 : Jean-Marie Le Pen affirme "être un homme politique responsable"

"J'exposerai mon point de vue devant le bureau politique du FN le 17 avril. (...) Je suis un homme responsable, libre qui a toujours marché la tête haute et les mains propres", explique le président d'honneur du parti dans un communiqué.

17h20 : le bureau exécutif du FN aura lieu la semaine prochaine, selon un journaliste du Monde

17h00 : Xavier Bertrand tance Marine Le Pen

16h30 : "c'est un suicide politique" selon Philippot

"Je considère que Jean-Marie Le Pen s'est renié lui-même et qu'il est en totale contradiction avec le parti. Il ne pourra pas être candidat en Paca. Je considère que pour le reste tiout est sur la table. Il s'est exclu lui-même du mouvement. Je suis navré mais c'est un suicide politique. Le bureau politique se réunira rapidement. Marine Le Pen va parler aux Français pour dire ce qu'elle en pense" a expliqué Florian Philippot sur iTélé. 

"Toutes les options sont possibles politiquement. Je sais que les militants, les sympathisants sont navrés de cette dérive personnelle de Jean-Marie Le Pen. (...) Le Front national sortira renforcé de cet épisode. C'est une question de responsabilité politique. (...) Le mouvement n'accepte pas cette dérive" a encore indiqué l'eurodéputé. 

16h06 : Nicolas Bay, eurodéputé FN critique aussi l'attitude de Jean-Marie Le Pen

Pour lui, Jean-Marie Le Pen "défend des idées qui ne sont pas les idées du Front national" et "ne cherche pas à revenir dans la ligne politique du Front national". "Il est clair que les propos de Jean-Marie Le Pen, son attitude depuis quelques jours nuisent gravement au Front national. Il n'y a pas de scission  mais une désapprobation générale. Quelles que soient l'estime et l'affection que l'on peut avoir pour Jean-Marie Le Pen (...), c'est le rôle de Marine Le Pen de refuser cette dérive" a dit l'eurodéputé ajoutant Jean-Marie Le Pen "s'enferme dans un jusqu'au-boutisme incompréhensible".

Mercredi 15h30 : la garde rapprochée de Marine Le Pen fait bloc


Mercredi 15h00 : la réaction de Bruno Gollnisch

"Le respect de la discipline de notre mouvement, la légitime et fructueuse direction de sa présidente, l'accueil de personnalités de qualité venant d'autres horizons doctrinaux me paraissent pouvoir être compatibles avec la liberté d'expression de Jean-Marie Le Pen, à qui nous devons l'existence même du Front national et sa progression au milieu de tant d'épreuves passées" a indiqué l'eurodéputé.

Mercredi 14h30 : Ménard veut que Le Pen passe en commission de discipline

"Le minimum serait de voir Jean-Marie Le Pen passer devant la commission de discipline" du parti a-t-il estimé sur BFMTV avant d'ajouter que "c'est peut-être l'occasion historique de mettre Jean-Marie Le Pen hors des rangs du FN". "Ce sont des propos accablants. On ne peut même pas dire que ce sont les propos d'un vieux monsieur qui perdrait un peu la tête et qui dirait des choses qu'il ne pense pas. je crains que Jean-Marie Le Pen dise exactement ce qu'il pense" a-t-il expliqué ajoutant : "c'est l'occasion ou jamais de montrer que le tournant qu'incarne Marine le Pen va jusqu'au bout", a-t-il développé.

La réponse de Jean-Marie Le Pen

Le président d'honneur du FN a déjà réagi à la décision de sa fille. Jean-Marie Le Pen s'est ainsi exprimé sur RTL : "Je lui (à Marine Le Pen, NDLR) réponds : un bienfait n'est jamais pardonné. Je pense que la liberté de penser, la liberté d'expression sont des biens précieux et que le Front national doit les défendre. S'il ne les défend plus, en effet c'est que c'est Madame Le Pen qui doit se poser la question de savoir si ce qu'elle fait est utile à la cause qu'elle prétend servir."

Mercredi midi : Marine Le Pen se fâche

La présidente du FN a ainsi annoncé dans un communiqué qu'elle "s'opposerai(t)" au sein des instances internes du parti à la candidature de Jean-Marie Le Pen aux régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Jean-Marie Le Pen semble être entré dans une véritable spirale entre stratégie de la terre brûlée et suicide politique. Compte tenu de cette situation, j'ai informé Jean-Marie Le Pen que je m'opposerai, lors du bureau politique du 17 avril prochain qui doit investir les têtes de listes pour les élections régionales, à sa candidature en Paca".

Et l'eurodéputée de poursuivre : "C'est avec une profonde tristesse que je suis contrainte de réunir rapidement un bureau exécutif", l'instance suprême du parti, "afin d'envisager avec lui les moyens de protéger au mieux les intérêts politiques du Front national", annonce-t-elle également. Elle conclut, laconique : "Son statut de président d'honneur ne l'autorise pas à prendre le Front national en otage, de provocations aussi grossières dont l'objectif semble être de me nuire mais qui, hélas, portent un coup très dur à tout le mouvement, à ses cadres, à ses candidats, à ses adhérents, à ses électeurs".

Mercredi matin : la réaction de Gilbert Collard et celle de Louis Aliot

Plusieurs membres du FN ont critiqué les propos de Jean-Marie Le Pen. Parmi eux Gilbert Collard.  "Je trouve cet article insupportable, archaïque, démodé. (...) A moins d'avoir 99 ans, qui peut se dire pétainiste aujourd'hui ? Jean-Marie Le Pen entre au musée Grévin avec cet article. On n'a plus rien à voir avec ce qu'il dit. Si les statuts du FN ne l'empêchaient pas de lui retirer ce titre, il y a longtemps que Marine Le Pen l'aurait fait (...) Moi, c'est clair, je serais ravi qu'il ne soit plus président d'honneur du Front national. Mais avec les statuts, on est coincés" a dit le député.

Mardi soir : "la bombe" lancée dans Rivarol

le président d'honneur du FN a enchaîné les déclarations choc dans une interview pour le l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol. A commencer par la réhabilitation du Maréchal Pétain. "Je n’ai jamais considéré le Maréchal Pétain comme un traître (…) Je considère que l’on a été très sévère avec lui à la Libération (…) Je n’ai jamais considéré comme de mauvais Français ou des gens infréquentables ceux qui ont conservé de l’estime pour le Maréchal. Ils ont selon moi leur place au Front national comme l’ont les défenseurs de l’Algérie française, mais aussi les gaullistes, les anciens communistes et tous les patriotes qui ont la France au cœur", lâche celui qui est arrivé au deuxième tour de la présidentielle de 2002.

Mais Jean-Marie Le Pen déclare critique aussi l'entourage de sa fille et notamment à Florian Philippot. "Je crois que l’origine politique de certains actuels dirigeants du Front a plus d’importance que leur comportement personnel. Je pense à l’influence nocive d’un homme que je trouve pour ma part tout à fait détestable : Jean-Pierre Chevènement. Il a les apparences d’un patriote alors qu’il est au fond un marxiste. L’influence chevènementiste, si elle continue de s’exercer, est nuisible. Cette tournure d’esprit m’est totalement étrangère".

Après Philippot, c'est Manuel Valls qui est attaqué. “Je n’ai rien non plus contre le fait que Valls ait les mêmes droits civiques que moi mais cela ne lui donne pas l’autorisation de me donner des conseils ou de me faire des remontrances sur le plan de la morale civique (…) Valls est Français depuis trente ans, moi je suis Français depuis mille ans. Quel est l’attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? Qu’a-t-il apporté à notre pays ?" 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !