"Le Mauvais génie" : quand Patrick Buisson voulait que Nicolas Sarkozy dénonce les accords d'Evian<!-- --> | Atlantico.fr
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Patrick Buisson ancien conseiller de Nicolas Sarkozy
Patrick Buisson ancien conseiller de Nicolas Sarkozy
©Reuters

Éminence noire

Dans "Le Mauvais génie", à paraître le 19 mars, Ariane Chemin et Vanessa Schneider montrent la face sombre de l'ancien conseiller de l'ex-chef de l'Etat. Plusieurs extraits sont sortis ce mardi dans Le Monde et L'Obs.

Patrick Buisson revient malgré lui dans l'actualité. A deux jours de la sortie du livre "Le Mauvais génie" écrit par Ariane Chemin et Vanessa Schneider, des extraits sont sortis dans Le Monde et L'Obs. Ils relatent notamment son emprise sur Nicolas Sarkozy. On apprend ainsi que l'ancien conseiller de l'ombre de l'ex-chef de l'Etat l'avait convaincu de dénoncer les accords d'Évian lors de la campagne présidentielle de 2012.

Les journalistes écrivent en effet que Patrick Buisson a glissé à l'oreille de Nicolas Sarkozy de revenir sur le titre de séjour spécifique que peuvent obtenir les Algériens. "Un temps déconcerté, le candidat finit par se laisser convaincre" et indique qu'il en parlera sur France 2 le 26 avril 2012, relate le livre. Mais au final, le président de la République rebrousse chemin et explique à ses équipes ne pas l'avoir "senti". Une attitude qui va provoquer la colère de Buisson qui dira que ce "nabot n'a aucun courage". "Il ne peut rien faire sans moi, Naboléon" est-il écrit dans le livre.

Malgré quelques divergences de points de vue, le livre explique comment l'éminence grise de Nicolas Sarkozy a toujours gardé sa confiance. La preuve, dans l'intimité des réunions du "salon vert", "Patrick ouvre la réunion par un de ses longs exposés qui ont fait son succès auprès du président" est-il relaté encore. "Il est mon homme", "ma boussole", "mon hémisphère droit", "un génie" dit de lui le président de la République. 

Le livre évoque aussi comment Patrick Buisson a pris la tête de la chaîne Histoire. Un jour à Martin Bouygues, Nicolas Sarkozy évoque le "rêve" son conseiller : diriger "cette petite télé diffusée par câble et satellite qui se consacre au passé". "Diriger Histoire, c’est une manière de ressusciter les gloires et les combats oubliés, de réécrire à sa façon le roman national" plaide le président qui ne veut pas que son conseiller s'éloigne de lui. 

L'ouvrage des deux journalistes fait également référence aux relations entre Buisson et Jean-Luc Mélenchon. "Mélenchon est l’un des derniers socialistes à se référer à une grille d’interprétation marxiste de l’économie et de la sociétéParadoxalement, ce n’est ni un brasseur de vulgate ni un adepte de la langue de bois" dit de lui le conseiller de Sarkozy. "Mélenchon a pris l’habitude de consulter son nouvel ami avant chaque décision stratégique. Buisson met avec plaisir sa science des sondages à son service. Il est de ceux qui l’encouragent à quitter le Parti socialiste en 2008" relate le livre. Il poussera aussi le chef du Front de Gauche à se présenter à la présidentielle de 2012.

L'ouvrage raconte donc tour à tour ses emprises successives : sur Nicolas Sarkozy, sur le conseiller Camille Pascal, sur sa collaboratrice de LCI, puis de la chaîne Histoire, Pauline de Préval, mais aussi sur son fils Georges, avec lequel il finit par en venir aux mains dans la tour de TF1. Les deux journalistes du Monde expliquent "aussi dans le détail comment après le rapport de la Cour des comptes sur les sondages de l'Élysée, Patrick Buisson et sa société Publifact obtient alors des contrats avec l'UMP". Il sera rémunéré par l'UMP "10 000 euros par mois, le montant que lui versait l'Élysée pour ses activités de conseil" raconte les journalistes du Monde. Le montant passe même à "31 993 euros par mois" quand Jean-François Copé devient président de l'UMP. Une situation qui amuse Buisson qui dit en off à ses amis : "c'est rigolo, non, de piquer de l'argent à un juif ?

Son rapport à la gent féminine est aussi évoqué. "Quand il parle des femmes, c'est le plus souvent pour dire que l'une est stupide, l'autre moche" relate le livre. Il dit aussi à sa collaboratrice Pauline de Préval : "tu aurais mérité d'être un homme" et la traite de "lesbienne héroïnomane" quand il voit que celle-ci lui échappe. Quant à son fils - qui a numérisé ses enregistrements secrets -, il dit que c'est un "faible", "manipulé", "malade des nerfs".

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