Réserve parlementaire : qui a touché quoi<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Réserve parlementaire : qui a touché quoi
©Reuters

Chèque de Noël

L'utilisation de l'enveloppe de près de 130 000 euros donnée aux parlementaires pour subventionner associations ou collectivités a été rendue public jeudi.

Deux jours après s'être fait tapés sur les doigts, les parlementaires rendent public l'utilisation de leur réserve parlementaire. En effet, mardi, dans un rapport, la Cour des comptes dénonçait les dérives d'un système dont l'intérêt « avait été perdu de vue » avec un contournement des règles, des inégalités entre territoire et un bon nombre de dossiers qui n'auraient pas dû être validés. La publication de l'utilisation de cette manne financière de plus de 80 millions d'euros permet de concrétiser cette critique, avec parfois des découvertes insolites.

Principalement, les députés utilisent leur enveloppe, 130 000 par députés, puis variable pour le président et les vice-présidents de l'Assemblée, pour financer des projets dans leur commune. Par exemple, le président de la commission des Finances, Gilles Carrez, sur ses 550 000 euros reçus, il en dépense 350 000 rien que pour la commune du Perreux-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, dont il est maire. Idem pour le président de l'Assemblée nationale qui en 2014 a financé à hauteur de 190 000 la construction d'une école maternelle à Romainville, en Seine-Saint-Denis sur sa circonscription.

Les associations ne sont pas en reste puisque de nombreux députés leur versent des subventions. Populaires et attendus, les Restos du Coeur en sont largement bénéficiaires puisqu'une vingtaine de parlementaires leur fournissent des fonds. Moins connu, l'association Le Refuge, qui accueille de jeunes homosexuels victime d'actes homophobes, a retenu l'intérêt d'une quinzaine de députés, dont les UMP David Douillet, Bruno Lemaire, explique Libération.

Malgré cet effort de transparence, voulu en 2012 par Claude Bartolone, la Cour des comptes appelle à une refonte plus générale du système de réserves parlementaires. Pas sûr que cela prenne dans les esprit. Bernard Cazeneuve et Michel Sapin ont répondu timidement dans un courrier à cette requête : "L'évolution de ce dispositif ne peut être envisagée qu'en associant pleinement les deux assemblées. Une discussion doit donc être engagée entre les différents acteurs sur l'avenir de ce dispositif", expliquent les ministres, d'autant que le ministère de l'Intérieur bénéficie lui-même d'une réserve parlementaire.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !