Center Parcs : les travaux de défrichement à Roybon suspendus

Le doute quant aux mesures pour compenser la destruction de zones humides persiste. C'est sur cette explication que le tribunal administratif de Grenoble a basé son jugement. Saisi, le juge des référés a suspendu mardi l'un des arrêtés préfectoraux autorisant la construction du site de vacances Center Parcs à Roybon en Isère. Cette décision suspend automatiquement la poursuite des travaux de défrichement.

Depuis octobre, 40 hectares de forêt ont déjà été défrichés. Mais depuis quelques mois, les opposants à ce projet donnent de la voix pour protester contre ce projet qui selon eux nuit gravement à l'environnement. Entre manifestations et dégradations de chantiers, désormais un groupe de protestataires occupent une maison en lisière du chantier de défrichement.

La bataille se passe aussi devant la justice où ils viennent d'obtenir une première victoire avec la suspension d'un des arrêtés préfectoraux. En effet, le préfet d'Isère, le 3 octobre, donnait l'autorisation à la société Roybon Cottages de lancer les travaux de défrichement. Le juge Sogno a estimé qu'un doute subsistait "quant à la suffisance des mesures prévues par l'arrêté pour compenser la destruction de zones humides qu'entraînera la réalisation du projet.

Un doute aussi existe aussi, pour la justice, quant à "la légalité" du cet arrêté, car la Commission nationale du débat public sur le projet Center Parcs, obligatoire pour un projet touristique qui dépasse les 300 millions d'euros, n'a pas été saisie.

Toutefois, le tribunal administratif a rejeté les recours visant l'arrêté du 16 octobre. Ce dernier donne l'autorisation de détruire l'habitat d'espèces protégées. Aucun doute sur sa légalité n'a été établi. Le juge ne devait pas trancher sur l'opportunité de construire ce village de vacances sur cette zone.