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Une circulaire du rectorat de Poitiers invitant les enseignants à surveiller les possibles candidats au djihad fait polémique
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Psychose

Le texte, dénoncé par Mediapart, met en garde contre ceux qui semblent s'intéresser de près à l'histoire des débuts de l'islam ou présentent des comportements de type "repli identitaire".

Embarras pour l'Académie nationale. Intitulé "Prévention de la radicalisation en milieu scolaire", une circulaire du rectorat de l'académie de Poitiers, dans la Vienne, vise à aider les enseignants à détecter les élèves sur le point de se radicaliser religieusement. Selon Mediapart, qui a publié le document, cette circulaire, rédigé par l'équipe mobile de sécurité (EMS) de l'académie, ne vise que l'islam et véhicule nombre de stéréotypes offensants.

Ainsi, le texte invite les enseignants à surveiller les élèves qui présentent  une "barbe longue non taillée (moustache rasée)", des "cheveux rasés", un "habillement musulman", le "refus du tatouage", ou encore une "perte de poids liée à des jeûnes fréquents". Il met également en garde contre ceux qui semblent s'intéresser de près à l'histoire des débuts de l'islam, présentent des comportements de type "repli identitaire", "exposition sélective aux médias", et "rhétorique politique" concernant notamment la Palestine, la Tchétchénie, l'Irak. Le document dans son intégralité est disponible ici.

"On signale des traits physiques qui pourraient permettre de reconnaître des personnes dangereuses, des attitudes, ou même des propos (...). C'est du racisme pur et dur", s'est insurgé sur France Bleu la secrétaire académique du syndicat Snes-FSU, Magali Espinasse. Pour le secrétaire départemental du syndicat Unsa, Jean-François Roland, "les termes employés sont maladroits". "Ce n'est pas vraiment le vocabulaire qu'emploie habituellement l'Education nationale. Je pense qu'il a manqué une relecture avant diffusion", a-t-il notamment déclaré. Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) s'est, quant à lui, vivement indigné contre ce document qu'il voit comme "un outil phénoménal et ahurissant de stigmatisation". 

Contacté par Médiapart, le ministère de l'Education Nationale s'est montré assez géné par le document. "Peut-être que les mots ne sont pas parfaits, et nous allons en effet améliorer les choses" a concédé Najat Vallaud-Belkacem sur France 3 dimanche 23 novembre. La ministre de l'Education nationale a toutefois tenu à insister sur le fait que, "sur le fond, la démarche doit se poursuivre, mais elle peut s'améliorer sur les mots utilisés".

Lu sur Le Parisien

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