Lutte contre la fraude fiscale : selon Michel Sapin, elle rapportera 900 millions d'euros en 2015

"La lutte contre la fraude fiscale en 2015 devrait rapporter 900 millions d’euros. C’est en tout cas ce qu’a assuré Michel Sapin dans l’émission "Tous politiques" dimanche 2 novembre sur France Inter. Interrogé au sujet du budget 2015 de la France, le ministre des Finances a répondu : "  Le dialogue avec la commission européenne et les autres pays de l'Union européenne a lieu tous les ans et est normal. La commission européenne a souhaité qu'un effort supplémentaire soit fait, nous l'avons donc mis en place avec 3,6 milliards d'économies en plus (...) L'an prochain, nous aurons 900 millions de plus dus à la lutte contre la fraude fiscale (...) Le STDR (Service de traitement des déclarations rectificatives, nldr) comptera 120 salariés au lieu de 40. Le secret fiscal est fini et l'optimisation fiscale, elle va sacrément se réduire au cours des années qui viennent."

D’autres mesures seront également détaillées lors du projet de loi de finances rectificatif du 12 novembre. Michel Sapin a également déclaré que le gouvernement était désormais "dans une perspective de baisse d'impôts après quatre années successives d'augmentation". "Il y aura également 12 milliards de baisses d'impôts pour les entreprises, 3 milliards pour les ménages", a-t-il  précisé. Le ministre des Finances a également interpelé le président du Medef, Pierre Gattaz, lui rappelant son engagement de créer un million d’emplois grâce au pacte de responsabilité. Ce dernier octroie 41 milliards d'aides publiques aux entreprises. "Monsieur Gattaz avait un pin's à un million: qu'il tienne sa promesse", a expliqué Michel Sapin.

Ce dernier a également répondu aux questions sur les manifestations en hommage au jeune Rémi Fresse, qui ont dégénéré ce week-end en France. "L'émotion est légitime. De la famille, des amis, de ceux qui partageaient les engagements pacifiques de ce jeune homme. Mais la violence est insupportable. La violence est la cause de la mort de jeune homme, la violence voulue par ceux qui croient défendre une cause en attaquant les forces de l'ordre (...) Je maintiens que ce n'est pas du côté des forces de l'ordre qu'est venue la violence", a-t-il déclaré. Quant au bilan de François Hollande, il est encore trop tôt pour en tirer un. "Ma préoccupation, ce n'est pas de faire des bilans. Ils viendront lors des élections de 2017. On porte un jugement sur un tout. Le mi-mandat fera couler beaucoup d'encre mais n'apportera pas grand-chose", a tranché Michel Sapin.