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Burkina Faso : après Honoré Traoré, Isaac Zida s'auto-proclame "chef de l'Etat" à son tour
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Deux pour le prix d'un

Alors que les manifestations populaires ont fini par provoquer la démission du président Blaise Compaoré, le pays se trouve aujourd'hui partagé entre deux présidents de transition auto-proclamés.

La situation se complique encore un peu plus au Burkina Faso. Si les manifestations populaires ont fini par provoquer la démission du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, le pays est désormais déchiré entre deux nouveaux chefs d'état. En effet, vendredi 31 octobre dans l'après-midi, le chef d'état-major, Nabéré Honoré Traoré, a annoncé qu'il assumerait les "responsabilités de chef de l'Etat", "conformément aux dispositions constitutionnelles". Selon les termes de la Loi fondamentale burkinabé, l'intérim en cas de "vacance" du pouvoir est pourtant censé revenir au président de l'Assemblée nationale. Plus tard dans la soirée, c'est le numéro deux de la garde présidentielle burkinabée, le colonel Isaac Zida qui a annoncé à son tour qu'il "assumait" les responsabilités de "chef de la transition" et de "chef de l'Etat", invitant "l'ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile" à définir les "contours" et "contenus" d'une "transition démocratique apaisée".

Dans cette allocution télévisuelle, il a ajouté que l'ex-président Blaise Compaoré se trouvait "dans un lieu sûr" et que son "intégrité physique et morale" était "assurée". Puis, lors d'une interview, il n'a pas hésité à qualifier de "caduques" les déclarations de son rival Honoré Traoré. Les "aspirations au changement démocratique", de la jeunesse burkinabée ne seront "ni trahies, ni déçues", a-t-il promis. Isaac Zida a les faveurs d'une partie de la société civile alors que le général Honoroé Traoré, lui, est qualifié d'"homme demain" du président déchu. Toutefois, le favori de la foule reste l'ancien général Kouamé Loungé, qui fut limogé de son poste de ministre de la Défense par Compaoré en 2003.

Honoré Traoré et Isaac Zida devaient se rencontrer ce samedi 1 er novembre. "C'est à eux de s'organiser. J'espère qu'ils vont s'entendre", a commenté le chef de l'opposition Zéphirin Diabré. Isaac Zida s'entretiendra aussi avec d'autres militaires, des diplomates et des responsables politiques, selon une source proche de son entourage.

lu sur Europe 1

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