Calais : nouveaux heurts entre migrants, Bernard Cazeneuve annonce l'envoi de 100 policiers supplémentaires

Après trois jours de consécutifs de heurts entre migrants à Calais, le ministre de l’Intérieur a décidé de "renforcer encore" les effectifs des forces de l’ordre. Ainsi 100 policiers et gendarmes supplémentaires vont être déployés dans la ville, dont "dont 70 en permanence 24h/24 pour sécuriser le port, et 30 autres pour sécuriser le centre-ville". Avec 350 policiers déjà affectés à Calais, les forces de l’ordre mobilisées dans la ville s’élèveront donc à 450 personnes. "Ce qui est exceptionnel pour une circonscription de police de 75.000 habitants, mais totalement justifié compte tenu de la situation", a expliqué Bernard Cazeneuve sur le site de la Voix du Nord. Le ministre a également parlé de prochains travaux pour sécuriser le port, évoquant notamment des "barrières provisoires" avant "une sécurisation définitive" dans les prochains mois. "L'objectif est de fluidifier la circulation des camions, d'éviter qu'ils soient assaillis, et de renforcer les contrôles, tout en assurant la sécurité des migrants qui sont eux-mêmes en danger. Il s'agit aussi de soulager les forces de l'ordre et de décourager les filières de passeurs", a-t-il expliqué.

De nouveaux CRS ont déjà été envoyés mercredi 22 octobre à Calais. "Une demi-compagnie de CRS, soit 35 à 40 hommes, est arrivée dans l'après-midi à Calais, participant immédiatement au maintien de l'ordre", a déclaré à l'AFP une source syndicale policière. Car de nouvelles rixes entre migrants d'origines érythréenne et éthiopienne venaient d’éclater dans une rue où les clandestins viennent s'approvisionner dans des magasins discount. Puis, des centaines de migrants se sont ensuite dirigés vers la rocade d’accès au port où des camions bouchonnaient sur plus de 3 km et ont essayé de monter dedans. Les CRS ont alors dû intervenir et la police a bloqué la circulation de la rocade de sortie. Vers 15 heures, les CRS avaient fini de déloger les migrants. Dans la soirée, un migrant africain s’est blessé en essayant de sauter depuis le pont sur un camion qui se dirigeait vers le terminal ferroviaire du tunnel sous la manche à Coquelles. Il a été conduit à l’hôpital.

Denis Robin, le préfet du Pas-de-Calais, doit tenir une conférence de presse ce jeudi 23 octobre au matin pour faire le point sur la situation, de plus en plus chaotique.