Etat islamique : "les Français sont plus extrêmes que nous"

Ce lundi, les Etats-Unis ont publié une liste noire des personnes et organisations terroristes qu'ils considèrent comme les plus dangereuses.  Sur cette liste : Salim B. un Français de 33 ans originaire de Cachan dans le Val de Marne. Il est décrit par le département d'Etat américain  comme l'un des bourreaux de ce groupe ultra-radical qui s'étend entre la Syrie et l'Irak. Ainsi, un Français figurerait parmi les terroristes les plus violents du groupe de djihadistes. Une information corroborée par le témoignage exclusif d'Abu Omar, un membre de l'Etat islamique qui a déserté.

En effet, dans une interview accordée ce lundi soir à CNN, ce Syrien affirme que les djihadistes français ayant rejoint Daesh sont les plus "extrêmes". "Les Français ont tellement de contrôle. Ils sont encore plus extrêmes que nous", avance-t-il. Avant d'ajouter : "Ils viennent de France mais on dirait qu’ils font partie de l’Etat islamique depuis des années". Il y aurait, selon un décompte effectué par le ministère de l'Intérieur, 930 ressortissants français au sein des troupes de Daesh. "Il y a beaucoup de jeunes de 14 ou 15 ans qui rejoignent le mouvement. Peut-être que ma voix peut les faire réfléchir à deux fois", raconte encore à CNN  l'ex-djihadiste âgé de 29 ans qui a laissé sa femme et son fils de trois ans pour partir aux combats.

Au cours de cet entretien, cet ancien membre de l’organisation de l’Etat islamique explique les raisons qui l'ont poussé à déserter. Après avoir participé aux atrocités de l’organisation (crucifixions, décapitations, massacres à l’aveugle, etc.), il a finalement été écœuré par toutes ces horreurs. Comme il l'explique à la chaîne d'information américaine, il s'est enfui au moment des frappes aériennes menées par les Etats-Unis et leurs alliés sur Raqqa, fief de l'Etat islamique en Syrie, la semaine dernière. Si Abu Omar confie toujours souhaiter la création d’un califat dans la région, il assure ne plus pouvoir supporter les violences auxquelles il a assisté. "J’ai vu un cheikh de 70 ans tué devant mois. L’Etat islamique ne peut pas continuer comme ça…"